Ne connaissant d'Yves Caumon que son plutôt chiant « L'Oiseau », « Cache-cache » s'est avéré une bonne surprise. Renouant avec la tradition du cinéma muet et burlesque, le film se montre inventif et réussit à créer des situations souvent savoureuses (belle exploitation des décors), bien aidé dans son entreprise par un Bernard Blancan apparaissant ici comme le digne successeur de Jacques Tati. Celui-ci compose en effet un personnage lunaire et totalement muet que le réalisateur de « Mon oncle » n'aurait pas renié, assurément l'une des plus belles idées de l'œuvre. Intéressant également de voir comment une histoire qui avait tout d'un drame social se transforme sous les mains de Caumon en terrain de jeux géant, nous replongeant habilement et avec pas mal de sensibilité en enfance, le tout sans psychanalyse bon marché. Un drôle de film, loin des standards de la comédie française, poétique voire quasi-fantastique par moments : hormis un dénouement plutôt sec, « Cache-cache » est une belle expérience, de celle que l'on aimerait voir plus souvent dans l'hexagone.