Les flics aux méthodes radicales, les courses-poursuites en bagnoles et les truands qui se plantent sans cesse des coups de couteau dans le dos commencent à avoir le souffle court en cette année 1977. Si l’année 1976 a offert encore de très bons titres qui ont fait date (au hasard Big Racket ou Brigade spéciale), le genre commence à crouler sous ses sempiternelles redites. C’est certainement le principal défaut de ce titre où Luc Merenda reprend un rôle de flic impitoyable sur un sujet vu et revu : débarqué de Milan où, visiblement, il a réglé quelques affaires à sa façon, le voilà à Naples où, justement, le petit monde de Don Domenico, le parrain local, semble voler en éclats. L’occasion, évidemment, pour notre commissaire Mauri (on retrouve la toujours pertinence des choix des titres français…) de faire le ménage à sa façon. Rien de nouveau donc sous le ciel du polar italien, si ce n’est la présence d’un partenaire policier napolitain qui oriente certaines séquences vers un ton plus humoristique.
On ne parlera pas de buddy-movie mais l’intention est là, malgré tout, avec ce duo mal assorti qui va apprendre à s’apprécier et, surtout, à faire le ménage dans la pègre napolitaine. Le résultat, il faut en convenir, n’est pas spécialement palpitant. Le rythme est quelque peu forcé pour combler les lacunes scénaristiques et l’ensemble ne fait que creuser un sillon désormais totalement balisé. C’est la véritable faiblesse de ce titre qui se contente de respecter le cahier des charges sans chercher à conduire le récit sur des pistes nouvelles. Michele Massimo Tarantini n’est, de toute façon, pas un spécialiste du genre, lui qui s’est plutôt illustré dans la sexy comédie. Dans cet ensemble certainement trop convenu, on retiendra le rôle de tueur à gages sanguinaire interprété par Adolfo Lastretti qui, par ailleurs, provoque les séquences d’action les plus notables du film. Rien de palpitant, certes, mais on ne peut que noter une certaine efficacité à plusieurs scènes.
Si la résolution est polluée par un pot-aux-roses un peu gros à avaler (l’identité du mouchard pose des questions qui ne peuvent trouver de réponses crédibles), le final se tient plutôt bien et offre quelques ultimes morts violentes parfaitement dans le ton. L’ensemble est porté par une musique, certes répétitive, mais très bien ancrée dans son époque (le rythme y est funky à souhait) qui permet de dynamiser certaines scènes un peu molles. Un polar, qui participe donc au chant du cygne d’un genre qui ne parvient plus à se renouveler et qui répète ce qu’on a déjà vu répété ailleurs. Cela demeure cependant tout à fait regardable.