Qui de plus évident que Tinto Brass, le roi du film érotique italien des années soixante-dix pour traiter de la décadence caractéristique d'un des règnes les plus absurdes, parmi la longue liste des règnes absurdes qui ont émaillés l'empire romain ? A l'instar de son personnage central, le film ne se refuse aucune provocation, aucun scandale et plonge son spectateur dans un tourbillon de folies, d'orgies, de meurtres et autres délires dignes du sulfureux empereur fou dont il dresse un portrait exubérant, sanguinaire, cruel tout autant que pervers. Considéré comme le film le plus scandaleux de l'histoire, surtout sa version intégrale qui est celle que j'ai vue, l'œuvre continue de fasciner et d'éblouir par sa beauté et même les regards les plus aguerris resteront époustouflés par l'opulence des décors, des costumes, sidérés par la reconstitution proprement délirante du règne aliéné d'un des empereurs les plus fous et les plus tyranniques de l'histoire.
Néanmoins si l'incroyable successions de tableaux et de séquences, toutes plus créatives et riches qui composent le film font de ce dernier une œuvre puissante, le scénario manque d'un vrai travail qui en aurait fait un véritable chef d'œuvre du septième art. Les présences remarquables de Macolm McDowell dans le rôle titre, Peter O'Toole ou Helen Mirren ne constituent pas la moindre des curiosités du casting et du partis pris du film, qui sera plutôt à chercher dans la présence d'acteurs et d'actrices issus du cinéma pornographiques, qui vont permettre au cinéaste de proposer pour illustrer les scènes d'orgies et de rapports sexuels de filmer de nombreuses scènes de sexe non simulées.