Calls
7.4
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Court-métrage de Norman Tonnelier et Timothée Hochet (2016)

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Haha, c'est un p'tit rigolo le Timothée ! Il commence son film avec un panneau indiquant que des sous-titres sont à disposition mais que c'est plus mieux pour l'immersion de ne pas les activer. Et puis il lance la vidéo et au lieu d'avoir un écran noir, on a un fond noir avec les sous-titres incorporés dedans... Alors on fait comment ? On cache le bas de l'écran avec sa main ? parce que bon, j'imagine que le p'tit jeu de noms pour se repérer au-dessus on peut regarder ? Enfin c'est pas obligé, en fait, parce que c'est pas très compliqué de différencier les voix.


Et puis l'autre farce, c'est le côté expérience. Ben elle est faible l'expérience. Je m'attendais à une vraie expérimentation. En fait, ça ne laisse que très peu de place à l'imagination vu les description et ce qu'il se passe. Et je ne trouve que peu d'intérêt à voir comment chacun a imaginé les créatures... Je sais pas, je m'attendais à quelque chose de plus abstrait dans ces descriptions mais aussi dans les interventions des créatures. Finalement c'est comme si on disait que Emmerich expérimente à Hollywood quand il imagine une scène où des héros sont poursuivis par la glace (mais ça au moins c'était fun).


La mise en scène n'est pas terrible. Pas de mise en scène ? Ben si, c'est juste que la scène n'est pas visible mais audible, amis ça reste de la mise en scène. Les sons d'ambiance sont pauvres. Le découpage des voix est parfois trop haché, on sent bien que l'auteur ne veut pas perdre ses auditeurs et donc il laisse du temps entre deux répliques (aussi infime cela soit-il, cela se remarque trop la plupart du temps). Tous les acteurs ne sont pas très bons, du moins pas tout le temps. Certains échanges paraissent factices.


C'est aussi la faute aux dialogues qui sont mal torchés. Je comprends que l'auteur désire aller à l'essentiel mais bon, faut quand même doser, pas juste balancer les éléments importants comme ça. Et puis même les conversations ne paraissent jamais naturelles, ou plutôt jamais crédibles. Car on peut très bien imaginer un dialogue pas du tout réaliste mais crédible, ça dépend du ton que l'on donne. Ici ça ne fonctionne jamais, on sent la volonté justement de faire réaliste mais ça ne marche pas. À cause des acteurs, à cause des dialogues.


Et puis c'est quoi cette grosse musique ? Quand ça a commencé, j'ai tout de suite compris que l'expérience serait ridicule. Comment voulez-vous créer une ambiance, comment voulez-vous pousser à fond le concept sonore quand vous brouillez les pistes de la sorte. C'est sûr que ça aide à mieux faire passer la pilule, parce que bon, la narration est tellement lente et redondante que la musique permet de rythmer. Mais ça cache surtout le travail d'ambiance attendu. Et puis ça fait gros sabots, la musique nous dit comment on doit percevoir la scène, l'auditeur est pris par la main, il ne se fait pas son 'film' tout seul. Un peu comme si dans "Blair Witch" les réalisateurs avaient mis un score de compét'... ben non, ils ont réellement tenté l'immersion la plus complète possible, ils ont donc évité la musique extradiégétique, ce que Timothée aurait mieux fait de faire. Mais bon, sans la musique tous les défauts seraient plus apparents... c'est p'tet pour ça que le réalisateur a fait ce choix...


Et puis pour en revenir à l'histoire, c'est un peu n'importe quoi j'ai l'impression. Y a des éléments intéressants, je ne dis pas, mais c'est un peu mis n'importe comment. Et puis surtout le travail de mise en situation laisse franchement à désirer (sous prétexte que ça doit aller vite peut-être ? mais l'auteur n'avait dans ce cas qu'à se concentrer sur un seul couple de personnages ou au pire un trio - d'ailleurs on peut dire que le côté doppelganger colle bien au thème de la double vie).


Bref, j'ai rigolé à plusieurs reprises : l'expérience est nulle, la narration est nulle, la mise en scène est nulle.

Fatpooper
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le 27 févr. 2017

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