De la nécessité d'offrir de copieux steaks

Le cinéma d’horreur francophone, s’il a connu un renouveau au cours de la décennie passée, a connu une grande traversée du désert dans les années 2000. Pourtant, quelques noms ressortent, de metteurs en scènes, comme de films. Fabrice du Welz, cinéaste belge, en est, et son premier long-métrage Calvaire en est également. Au niveau du cast, on retrouve un certain nombre de seconds couteaux assez remarqués, notamment Jackie Berroyer, mais surtout Philippe Nahon (qu’il repose en paix), immense boucher du premier long de Gaspar Noé. Mais donc, Calvaire. On a donc un film d’horreur paysan, quelque chose qui à mon avis, est en capacité de devenir un sous-genre typiquement francophone, une sorte de variation du folk horror. La première moitié est assez sympathique, il y a un vrai malaise qui se met en place, sans que les frontières soient vraiment franchies, ce qui met le spectateur dans une position inconfortable. Et puis à la moitié, le film bascule, dans quelque chose de bien plus clair et bien plus trash, où tous les sévices possibles et imaginables vont être infligés au personnage principal. Et c’est un peu là que le bât blesse, car si il y a clairement un ride horrifique efficace, notamment dans une fuite finale assez haletante, le film est trop court, et on aurait gagné à voir plus de moments de vie dans le village, et à part les deux premiers rencontrés, on ne développe pas vraiment les évènements et personnage liés au village, ce qui laisse un peu sur sa faim. Toutefois, Calvaire reste une proposition assez honnête, qui remplit sa part du contrat, et en cela c’est louable, mais j’en aurais voulu plus.

Leankon
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le 20 janv. 2022

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