Et si Christopher McCandless n'était pas mort dans son bus en Alaska, isolé de tout et de tous ? Et s'il avait survécu et fondé une famille ?
Captain Fantastic est la réponse à ces questions. On nous présente la famille Cash (nom joliment ironique pour les principes qu'elle défend), vivant dans les bois. Les enfants savent chasser, se défendre et même les plus jeunes bénéficient d'une instruction politique poussée.
La famille paraît heureuse jusqu'à ce qu'un événement vienne tout bouleverser : la mort de Mme Cash (que nous ne pouvons voir que sur des photos ou dans les rêves de Ben).
Ben va se battre pour que les dernières volontés de sa femme soient respectées (elle ne voulait pas se faire enterrer, mais incinérer).
A cette occasion, toute la petite famille se dirige vers le Nouveau Mexique, opération "Rescue Mom".


Ce voyage peut être vu comme un parcours initiatique pour les enfants. Mais pas ce voyage initiatique qui fait grandir ou qui émerveille : les enfants ne comprennent pas le monde qui les entoure, ils ne rentrent pas dans les cadres de la société et ne savent pas s'y comporter.


Ce film est à double tranchant, il est un débat à lui tout seul, opposant deux points de vues différents : il soulève d'intéressantes questions sur l'éducation. Dire la vérité à un enfant, avec des mots simples et crus, lui permet d'accéder à la connaissance. Cacher ou bien reformuler la vérité, sous prétexte de protéger des esprits innocents (ce qui ne colle plus à la société d'aujourd'hui où les jeunes sont surexposés à la violence par de nombreux médias ou moyens d'expression).
Leur apprendre à se débrouiller tout seul paraît être un bon point, mais jusqu'où?
Le film expose des théories qu'il remet sans cesse en question, en discussion, tout comme le personnage de Ben (formidablement interprété par Viggo Mortensen au passage), qui invite ses enfants à s'exprimer, à aller au bout de leur penser.


Les questions de société sont aussi abordées : le réalisateur critique à la fois le mode de vie de la société mais celui aussi des Cash, un peu extrême il faut bien le dire, mais qui fait rêver au début. Il y a donc un juste milieu. Chacune de nos actions doit nécessiter une réflexion sur les conséquences qu'elles engendreront. Penser à l'avenir et agir au présent.


Le film s'achève sur un juste milieu, ou chacun y trouve son compte. Le résultat est éblouissant et reprend un proverbe bien connu "Nous sommes définis par nos actes, pas par nos paroles".


Happiness only real when shared

Hermine64
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le 31 oct. 2016

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