Avengers Infinity Wars nous laissait avec un Nick Fury appelant à la rescousse Captain Marvel avant de mourir. En attendant de la voir débarquer pour End Game, voici la préquelle d'introduction du personnage. Préquelle se situant en 1995, soit bien avant les évènements du premier Iron Man...


Vers vit sur la planète Hala des Kree, civilisation humanoïde technologiquement avancée et dirigée par une IA, l'Intelligence Suprême. Membre de la StarForce elle n'a aucun souvenir vieux de plus de 6 ans, fait des cauchemars et combat les Skrulls (ennemis des Krees). Pouvant jeter des rayons d'énergie par ses mains, elle a cependant du mal à maitriser ses émotions et, par extension, ses pouvoirs. Suite à un guet-apen lors d'une mission d'exfiltration d'un espion, elle va se retrouver sur la planète C-53, notre Terre, et faire face à un passé oublié.


Vous vouliez un perso bien badass ? Ne cherchez plus, vous l'avez avec rien de moins qu'un Superman au féminin... et sans la faiblesse de la kryptonite en prime !!! Cette femme n'est rien de moins que l'un des héros les plus puissants de l'univers Marvel, excusez du peu :p Très bonne combattante sous les ordres de son mentor Yon-Rogg, ce dernier essaie de lui apprendre à savoir se battre sans trop utiliser ses pouvoirs ainsi (et surtout) à contrôler ses émotions afin d'éviter que ces fameux pouvoirs ne la submerge et l'empêche d'agir de manière réfléchie. C'est là l'un des points remarquables du film avec le traitement de la libération de la femme. En effet, si tout cela parait bien beau, la vérité est tout autre. Yon-Rogg ne fait que de prétendre vouloir l'élever "à la dure" pour son propre bien alors qu'en réalité s'il s'obstine à la diminuer et la frustrer ce n'est que pour la brider et la priver de son vrai potentiel le tout afin de maintenir son contrôle sur elle. Contrôle renforcé par l'Intelligence Suprême aussi bien psychologiquement que physiquement (via un inhibiteur dans le cou). Et ce n'est qu'en se libérant de cette emprise que Vers va voir ses capacités exploser en une véritable émancipation de la femme. Ce sous-texte féministe ne se résume pas qu'à Vers et le film y va également à travers ses personnages secondaires comme Maria Rambeau expliquant le traitement des femmes dans l'armée américaine (il aura fallu attendre 1993 pour voir une femme pilote de chasse).


Mais le féminisme n'est pas pour autant le sujet principal du film. Ainsi donc nous allons avoir une petite quête identitaire de Vers dont le passé va expliquer bien des choses... Entre l'attente du soutien de Yon-Rogg et les skrulls qui l'ont poursuivi, Vers va trouver de l'aide en la personne de Nick Fury (oui, y a pire comme aide). Mais rappelez-vous, nous ne sommes qu'en 1955, Fury n'est donc qu'un simple agent du SHIELD responsable d'une petite équipe, équipe qui, au passage, accueille un nouveau bleu du nom de Phil Coulson (que l'on retrouve avec joie). Bien que simple bleu, Coulson n'est pas un moteur à gaffes, au contraire, il montre déjà un bon instinct et fait preuve d'une forte confiance envers Fury. Etonnamment une bonne complicité s'installe assez vite entre Fury et Vers. Le traitement de Fury ne plaira peut-être pas à tout le monde car ici il est souvent la source de l'humour et le personnage est un peu tourné en dérision. Le scénario du film a un peu de mal à décoller est reste un peu plat. Sans grand rebondissement surprenant, il reste en grande partie plus ou moins prévisible. Les véritables motivations des skrulls et de Talos ainsi que leurs relations avec les Kree font également miroir avec le conflit israélo-palestinien (voir avec les nazis si l'on pousse à fond le curseur). Heureusement on va avoir un second souffle avec l'arrivée de Goose, chat rouquin qui va nous transformer Nick Fury en un mec totalement gaga !!! Le duo Fury / Goose crève alors l'écran à partir de cet instant, devenant un moteur du film et parvenant à éclipser en partie le reste.


Niveau réal nous sommes bien face à du Marvel : ça pète la rétine et c'est superbe. La mise en scène est bien pêchu lors des combats et les effets d'énergie de Captain Marvel sont bien rendus. Si l'on devait mettre un bémol, ce serait sur le rajeunissement de 25 ans de Fury et de Coulson, la couche FX est perceptible mais on l'oublie assez vite et puis bon, on pense à autre chose face au jeu de Samuel L. Jackson toujours aussi énorme et charismatique. Brie Larson nous sert une bonne Captain Marvel, on pourrait reprocher aux premiers abords une petite difficulté pour faire véhiculer les émotions ainsi qu'un manque de charisme, mais comme on l'a vu plus haut, le scénario n'aide pas cela et cela fait partie intégrante du bridage du personnage imposé par Yon-Rogg et l'Intelligence Suprême, gageons que nous aurons un up sur cet aspect dans End Game. Jude Law nous joue également un homme possessif et avide de contrôler Vers, on ne parlera pas de misogyne car son comportement vis à vis de Minn-erva, l'autre femme de son équipe est tout autre. Niveau musique on reste là encore dans la recette des Marvel : rien de véritablement marquant, mais une musique qui colle bien à l'écran et qui fait dans l'efficacité.


Au final on se retrouve avec un film reposant avant tout sur le duo Fury / Vers dans un premier temps puis Fury / Goose. Sans ces 2 duos on resterait avec un scénario assez plat et ayant une héroïne un trop badass. Si le film est donc en parti sauvé par Fury à travers ces 2 duos, on regrettera cependant le choix de l'explication de l'oeil de l'espion.


Attention, le film comporte 2 scènes post-générique : une inter générique (faisant le lien avec Infinity Wars) et une post générique.

Spacewolf1
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le 19 mars 2019

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