Blanc comme neige.
Après une poignée d'oeuvres plus confidentielles, Atom Egoyan revient à un cinéma plus accessible, plus grand public, avec The Captive, présenté au festival de Cannes en 2014. S'articulant autour...
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le 11 févr. 2016
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Ça se confirme : je préfère le Atom Egoyan de ces dernières années. Juste avant un « Remember » que j'avais déjà beaucoup affectionné, celui-ci proposait « Captives », thriller retraçant le parcours douloureux d'une famille après l'enlèvement de leur fille et les huit années qui en découleront. Alors j'entends : sorti à quelques mois d'intervalle de « Prisoners », celui-ci peut souffrir de la comparaison. On a aussi parfois une légère tendance à se perdre dans ce récit déconstruit (même si c'est aussi l'un de ces intérêts), non sans certaines faiblesses ou aspects
(le quasi-syndrome de Stockholm dont est « victime » la kidnappée, ce dénouement un peu trop ouvert laissant la voie à pas mal d'interprétations)
pas assez développés.
N'empêche, le réalisateur montre toujours un talent irréprochable pour filmer, aussi bien dans le choix de la photographie que la musique, présente sans être pesante. De plus, si on est parfois à la limite, comme évoqué ci-dessus, cette manière de raconter une histoire, jouant habilement de la temporalité, se promenant allègrement entre passé, présent, passant de l'un à l'autre presque sans transition, offrant à la fois des éléments éclairants tout en gardant un vrai suspense jusqu'au bout, amène une dynamique assez personnelle et originale, où chaque personnage a l'occasion de s'épanouir, le comportement des uns et des autres, leur évolution (ou leur absence d'évolution!) se montrant toujours crédible et intéressante à suivre.
À ce titre, j'intègre totalement dans mon constat le pédophile, dont l'identité est connue dès les premières minutes, jamais diabolisé de façon outrancière : « juste » un monstre pervers évoluant de façon on ne peut plus habituelle parmi les autres, presque d'abord sympathique, interprété avec beaucoup de finesse par Kevin Durand. Dommage que le dénouement fasse un peu
dans la facilité, les salauds donnant presque les clés du camion pour se faire repérer puis arrêter, mais bon, il fallait bien trouver quelque chose d'à peu près crédible pour que cela se termine bien...
Avec, en prime, un discours assez anxiogène et très pertinent sur l'omniprésence des caméras et de leurs possibles dérives si elle venait à tomber dans des mains dangereuses : imparfait, donc, avec une émotion moins présente qu'elle n'aurait dû, mais un thriller singulier, aussi séduisant qu'intelligent, très injustement vilipendé lors de sa présentation à Cannes.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015 et Journal d'un confiné
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le 12 mai 2020
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le 11 févr. 2016
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