Agréablement surpris par cette Cargaison blanche, qui partage avec Le journal tombe à cinq heures du même Georges Lacombe – sorti quinze ans plus tôt – sa figure de jeune journaliste ambitieuse n’étant, à son grand désarroi, pas prise au sérieux par sa hiérarchie et qui décide en conséquence de forcer un peu le destin afin de faire ses preuves. Sauf que là où Le journal tombe à cinq heures voyait Marie Déa se lancer dans une compétition finalement très bon enfant avec son confrère Pierre Fresnay, cette Cargaison blanche voit elle Françoise Arnoul s’infiltrer en terrain résolument hostile après la mort « accidentelle » – les guillemets sont de rigueur – de l’un de ses confrères. Forcément, ça va moins rigoler ici. Autre film, autre ambiance…


Ambiance au demeurant tout à fait plaisante ici aussi, puisque l’infiltration de Francoise Arnoul va – dans un premier temps, en tout cas – consister à se faire embaucher comme bonniche chez une bourgeoise hautaine (liée d’une manière ou d’une autre à l’enquête que menait le confrère décédé). Une situation plus délicate qu’il n’y paraît puisqu’elle voit rapidement la jeune et jolie Françoise, bien vite sapée en soubrette, subir son lot d’humiliations de la part de sa patronne, ainsi que d’avances… « pressantes », dirons-nous, d’un associé de cette dernière (Georges Rivière, charismatique).


Et je ne sais pas trop si c’était le but – le film est après tout très sage et très chaste (tout au plus profiterons-nous d’un plan de Françoise en petite tenue) – mais se dégage de tout ce premier acte un érotisme diffus ma foi assez plaisant. Eh ! La jeune et jolie Francoise Arnoul, sa bouille, sa bouche, son regard mutin, ses jambes ; tous plongés dans ce traquenard, dont la dimension sexuelle ne fait bientôt plus l’ombre d’un doute (et moi qui pensais naïvement que la « cargaison blanche » du titre était la coke !)… comment diable y rester indifférent ? Je ne suis qu’un homme… Un modeste cinéphile bien vite rattrapé par ses bas instincts ! Forcément, je ne peux que passer un bon moment… a fortiori si tu me l’enrobes de vrai cinéma.


J’ai bien aimé, donc.


Même si je condamne évidemment avec la plus grande fermeté l’odieux commerce décrit ici… naturellement…

ServalReturns
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le 7 mars 2022

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