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La restitution minutieuse et presque académique d’un New-York des années 1950 offre à Carol un paradoxe bienvenu via son récit traitant de l’homosexualité féminine. Si le film reste sur le plan scénaristique très classique, il possède un charme rétro indéniable, consolidé par les remarquables interprétations des deux actrices principales. Autrement plus élégant et intéressant qu’un La Vie d’Adèle, le film de Todd Haynes possède de véritables personnages – bien loin d’un naturalisme exacerbé et célébré chez nous – que Cate Blanchett incarne avec un aplomb considérable. Les non-dits permanents et les regards en coin qu’elle échange avec Rooney Mara s’accumulent pour former une passion discrète et ambivalente, qui ne donne jamais de réponse quant à si elle finira bien ou non. Si quelques-uns y verront une frustration due justement à cette relation à flux-tendus, les autres capitaliseront sur la capacité du réalisateur à prendre le temps d’écrire son histoire (trop parfois), malgré qu’il tombe dans l’écueil américain du trop-plein musical. Les violons ne sont pas nécessaires quand un regard fugace peut dire bien plus, et plus rapidement.

Florian_Bodin
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le 1 mars 2016

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Florian Bodin

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