Carrie au bal du diable (1976), première adaptation du roman de Stephen King par Brian De Palma, est sans conteste un pilier du cinéma d'horreur. Le film excelle dans sa capacité à dépeindre la cruauté adolescente et l'extrémisme religieux, créant une atmosphère intensément malaisante.
Les points forts :
- Sissy Spacek est magnétique dans le rôle de Carrie White. Son interprétation, pleine de vulnérabilité et de timidité, rend la transformation finale d'autant plus viscérale et touchante.
- Piper Laurie est terrifiante en mère fanatique (Margaret White), offrant un portrait inoubliable de la terreur psychologique.
- La mise en scène de De Palma est brillante, notamment lors du climax du bal. L'utilisation du split-screen (écran divisé) est un coup de génie qui amplifie le chaos et l'horreur de la vengeance de Carrie. Le rythme monte lentement, mais l'explosion finale est mémorable et culte.
Les réserves :
- Un rythme lent en première partie : Le début du film prend son temps pour établir les personnages et le contexte. Bien que nécessaire, cette lenteur peut parfois diluer la tension et rendre certains passages moins captivants.
- Quelques touches de kitsch : Fidèle aux années 70, le film présente quelques effets spéciaux et des choix de garde-robe qui peuvent sembler datés ou légèrement kitsch aujourd'hui, diminuant l'impact de l'horreur pour un public moderne.
- Le traitement de certains personnages secondaires est parfois un peu superficiel, les réduisant à de simples clichés de brutes de lycée, ce qui rend leurs actions prévisibles.
Conclusion : Carrie au bal du diable s'impose comme une œuvre cinématographique marquante et indispensable, offrant une compréhension approfondie de l'horreur psychologique et de la filmographie de Brian De Palma. Néanmoins, certaines imperfections rythmiques et des aspects ayant moins bien traversé le temps l'empêchent d'atteindre un niveau d'excellence absolu.