Pourtant, tout commençait bien : plan d'ouverture sublime sur le désert mexicain dont un véhicule qui roule à pleine vitesse semble briser la quiétude. Des guépards qui courent après un pauvre lapin apeuré sous les yeux ébahis et un peu pervers de leurs maîtres interprétés par Cameron Diaz et Javier Bardem.
Quant à la scène dans le lit entre Penelope Cruz et Michael Fassbender, elle a tendance à nous plonger d'emblée dans le doute. Ridley Scott avait-il besoin de choquer à l'aide de dialogues crus pour se sentir dans le mouvement actuel du cinéma ? Toujours est-il que les propos sexuels sont loin d'être fins et trop souvent gênants dès le début du film.
S'en suivent des scènes interminables de dialogues, souvent ennuyeux et parfois même inutiles. Le film s'enlise alors dans un rythme particulièrement lent, et met plus de 30 minutes avant de trouver un rythme de croisière plus convenable (autant dire que le début du film est particulièrement soporifique).
Heureusement, tout cela se décante un peu par la suite avec quelques scènes de meurtres assez sordides et cruelles qui redonnent du rythme et de l'intensité au film. Telle une punition divine le mauvais sort s'abat au fil du film sur les différents protagonistes qui pensaient tous pouvoir s'en sortir.
Côté scénario, on ne cassera pas trois pattes à un canard, autant vous prévenir ! En résumé, un avocat américain se plonge dans le dangereux milieu de la corruption par le biais d'un cartel mexicain. Dans sa vie personnelle, il est fiancé à une superbe créature un peu naïve qui n'a absolument aucune idée du bordel dans lequel son homme est plongé. L'avocat est, quant à lui, persuadé d'être intouchable, il se pense à l'abri d'un quelconque incident. C'est donc l'histoire d'une bourgeoisie qui se compromet dans une criminalité brute et sans pitié.
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"Cartel" est donc un ovni cinématographique que tout le monde n'appréciera pas de la même manière. Si je n'ai pas détesté le film, loin de là, la promesse du casting et du réalisateur m'avaient laissé espérer un tout autre niveau. Une déception donc pour un film relativement lent qui ne nous offre que quelques moments savoureux.