Un bon cru que ce second (troisième ? je ne sais plus, on n'arrive plus à compter) film de l'année pour Hong Sang Soo qui commence enfin à croire de nouveau à l'idée de récit. Ici, comme la promo l'indique très maladroitement en parlant d'un Mon Beau-Père et Moi à la sauce HSS, il filme un jeune homme, poète sans talent, qui rencontre la famille de sa petite amie pour la première fois de sa vie. Tout se passe bien, le père le prend en affection et semble lui apporter sa confiance, jusqu'au diner du soir où, ne tenant pas l'alcool dont le père l'abreuve sans cesse depuis le matin, il va partir en couille et se ridiculiser devant sa belle-famille, finissant comme une épave, et apparaissant dans toute sa médiocrité, révélée par la soeur de sa petite-amie, et la mère, elles même artistes. Le film est donc plus riche en rebondissements que les derniers films du cinéaste (bon, il ne faut pas non plus s'attendre à un virage à 180°), assez drôle, et se paie même le luxe de changer de décors plusieurs fois, et de filmer en extérieurs, presque une superproduction ! En revanche, je ne comprends toujours pas pourquoi il continue de filmer avec une image aussi volontairement dégueulasse. Ce coup-ci, c'est une image de caméra DV de bien 25 ans d'âge, pixelisant en permanence, et avec laquelle il ne fait le point qu'une fois sur deux. On peut appeler ça une signature, mais pour le coup ça ressemble plus à une limite et à un tic dont il gagnerait à se passer.