Il n’est pas de bon ton d’aimer Alexandre Arcady. Il est marqué au fer rouge par la critique intellocrate pour ses obsessions pour Roger Hanin, les pieds noirs, Patrick Bruel, l’Algérie française , et de multiples diffusions le dimanche soir sur tf1.
Pourtant j’aime bien Alexandre Arcady car on sent dans ses films les valeurs d’un mec fidèle à ses amis , à son équipe à ses acteurs. On sent une vraie passion pour le cinéma hollywoodien des années 50, pour les grands espaces et le technicolor . Sa vision nostalgique ,propre au déracinés, d’une l’Algérie Française qu’il présente toujours avec beaucoup de poésie comme un jardin d’Eden insouciant plein de folklore me fascine , d’autant que personne ne la raconte aussi bien que lui.
J’aime les voitures chromées, les souks ,la chaleur immobile des villes blanches de ces pays, les filles aux yeux clairs, les costumes complets de l’après guerre, les djellabas, les valeurs d’amitiés à la vie à la mort, les accolades tendres et viriles à la fois , les accents et les rires criards, cette fascination pour les ricains chers à Michel Sardou avec leur ray ban , leur chewing gum . J’aime cet angélisme œcuménique et cette tolérance propre à ceux qui vivaient du bon coté du seuil de pauvreté dans le Maghreb des années Vingt à Cinquante.
Son nouveau film, « Ce que le jour doit à la nuit » possède tout cet ADN propre au cinéma d’Arcady, même si pour une fois Darmon, Roger Hanin, et Bruel ne font pas partie du casting.
Cette fois ci l’Algérie des années trente jusqu’à l’indépendance sert de décor à une histoire d’amour contrariée entre un beau kabyle et une jeune française .
Mais plus que l’histoire et les personnages principaux c’est la toile de fond de cette Algérie perdue et les seconds rôles attachants qui font qu’on prend du plaisir devant ce mélo qui peine à nous tirer une larme pendant plus de deux heures et demie.
Au-delà des deux premiers rôles ( Nora Arnezeder et fu’ad ait aattou), qui sont peut être un peu trop beaux pour être crédibles et réellement attachants, on préfèrera les personnages incarnés par Fellag, Anne Consigny, Anne Parillaud , Vincent Pérez et Mathias van Khashe , qui font vivre le folklore d’Arcady
Bien sur on a une impression de déjà vu, mais elle est savoureuse et c’est elle qu’on vient chercher quand on va voir un film d’Arcady sur l’Algérie Française .

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le 21 sept. 2012

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ldekerdrel

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