Juliette Binoche joue une femme de 50 ans qui, pour épier son amant, s'inscrit sur Facebook en se faisant passer pour quelqu'un de 24 ans. Le meilleur ami de ce dernier tombe immédiatement sous le charme et entame une discussion avec elle sur Messenger ; le courant passe, mais il faut envisager de se rencontrer...
On dirait qu'avec celui-ci et Un beau soleil intérieur, Juliette Binoche entame une thématique sur ce qu'est aujourd'hui une femme de 50 ans. Ce à quoi elle peut aspirer en termes d'amour, pour son bien-être. Cela dit, dans ce film-là, elle est vraiment épatante, non seulement d'une grande beauté (plus charmante que son avatar de 24 ans), mais elle n'en fait pas trop comme ça peut être le cas, elle est juste. Il faut voir la scène vraiment déchirante où son amour virtuel, incarné par François Civil, décide d'aller la rencontrer, et que, sur le quai de la gare, il ne la remarque même pas : c'est sans doute un portrait d'une grande cruauté sur les femmes d'âge mur, comme si on ne pouvait plus les regarder pour ce qu'elles sont.
A noter aussi l'excellente Nicole Garcia jouant la psy de Binoche, qui porte un regard acéré sur les réseaux sociaux, qui sont un miroir déformé de notre réalité où tous les rêves (voire fantasmes) sont possibles, jusqu'à ce qu'on se prenne le mur de la réalité.
Safy Nebbou, le réalisateur, n'a pas choisi la voie la plus facile pour réaliser ce film, qui comprend des flash-forwards (qui devancent ce qu'on voit), et un récit un peu éclaté, mais que je trouve d'une très grande justesse sur notre temps. Celui où on peut ignorer Juliette Binoche...