Comédie romantique de 1959, avec Marilyn Monroe en vedette, accompagné des excellents Tony Curtis et Jack Lemmon, ce film mérite vraiment d'être vu.


Je tiens, avant toute chose, de corriger une erreure que j'ai lu et que l'on doit à l'époque plus qu'à une mauvaise interprétation (je l'espère). Ce film ne traite pas de l’homosexualité, contrairement à ce qu'on peut voire dans certaines critiques (et sur la page Wikipédia), même si certains gags peuvent parfois préter à confussion, de manière peu subtile, le sujet de fond ne s'aventure pas du tout sur ce thème. C'est un peu comme si on vous disait que le film Beethoven est un docu animalier juste parcequ'il y a un Saint-Bernard dedans, franchement je trouve ça un peu consternant qu'on dise d'un film qu'il traite de l'homosexualité sous prétexte que des hommes s'y déguisent en femmes. C'est nul. À la limite, on pourrait dire que l’œuvre évoque le sujet du transformisme, je veux bien l’entendre, mais on ne saurait dire qu’un film traite de l’homosexualité ou des trans-genre simplement sous le prétexte que les personnages se travestissent, un non-sens que l'on doit à la bétise et l'ignorance. Les homosexuels ne sont pas des personnes qui se déguisent la nuit pour changer de sexe, ça se sont des transformsites et ce sont deux choses bien distinctes. Voila, ça c'est dit...


L’histoire plonge donc deux protagonistes (hétérosexuels) dans le monde mystérieux de ces dames. Pour échapper à un gang de mafieux, ces deux musiciens vont en effet rejoindre une troupe 100% féminine, déguisés en femme pour ne pas que les criminels ne les reconnaissent et les refroidissent. Mais voilà, les musiciens s’attachent à la chanteuse du groupe, et leur naturel de séducteur reprend le dessus, ce qui créait des situations improbables et hilarantes.


Puisque j'en parle, la seule scène homosexuelle du film se trouve en fermeture de l’œuvre lorsqu’un dandy de la jetset, très attiré par l’un des travestis, accepte tous les compromis pour vivre son histoire d’amour avec elle (lui). Lorsqu’il découvre finalement qu’il est un homme, il lui répond d’un air très peu embarrassé un savoureux « Eh bien… personne n’est parfait ! ». Mais cette séquence ne suffit pas à mon sens à prétendre que l'oeuvre traite du sujet, aussi audacieuse soit-elle pour l'époque.


Car c’est bien une comédie, et uniquement une comédie dont il est question ici, et les thèmes abordés sont principalement focalisés sur le choc des sexes. On découvre ainsi les difficultés que rencontrent les femmes dans ce monde de sexiste. Ainsi les musiciens travestis découvrent les joies de se faire draguer salement et de se faire pincer les fesses dans l'ascenseur, voire de se faire agresser sexuellement (la limite est parfois franchie), et on ne saurait que déplorer la condition de la femme des années 50.


Si l'aspect comédie ne saute pas aux yeux au premier abord, en raison d'une ouverture qui emprunte les codes du film de gangsters, le ton devient très bon enfant après un petit quart d’heure. Aussi cette comédie est franchement réussie, et je dois dire que j’ai beaucoup ri.


En revanche, j’ai trouvé que l’histoire prenait beaucoup trop de temps à démarrer. Le début est monotone, la différence de ton avec le reste du film est un peu déstabilisante, c’est vraiment dommage, car on a un peu de mal à deviner le genre où l'on se trouve par moment, et rien ne laisse présager la comédie à venir.


Le trio de tête d’affiche est sublime et fonctionne à merveille. J’ai aussi découvert que certaines scènes cultes de Monroe se trouvaient dans ce film, avec notamment le fameux « Pou pou pidou » de « I Wanna Be Loveb By You ». Des scènes chargées de nostalgie qui semblent se désolidariser du film, vampirisées par la légende Monroe.


J’ai adoré cet oeuvre. J’ai passé un super moment. Je l'ai trouvé très pertinente pour l'époque. Le film dénonce le sexisme, et c'est plutôt étonnant. On ne s'attend pas à voir une telle lucidité dans une oeuvre de cette époque (sur ce sujet précis en tout cas). Le tout est traité avec légèreté et humour, et c'est extrêmement drôle.


Je vous le recommande vivement (en faisant attention aux erreurs d'intérprétations, bien sûr).

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le 3 avr. 2021

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Casse-Bonbon

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