Attente déçue, amertume, tromperie, solitude et jalousie sont les ingrédients de cet obscur objet du désir. Buñuel nous dresse un portrait cruel et cynique des relations homme/femme heureusement avec suffisamment d'humour (noir bien sur) pour que le film garde une certaine légèreté.
Un film décalé aux situations volontairement absurdes, dont le récit est dévoilé en toute impudeur à des voisins de compartiment totalement inconnus lors d'un trajet de retour en train vers Paris.
J'ai toute fois trouvé deux défauts à ce film original et personnel : Un fois montré l'absurdité de cette relation je te cherche/je te fuis ("je t'aime moi non plus" pourrait on aussi dire)... ces situations se répètent peut être un peu trop. On a compris que la relation entre Mathieu Faber et Conchita n’évoluera jamais et j'aurai aimé que la suite apporte quelques éléments nouveaux.
Mais plus important.. et je ne sais pas si il y a que moi qui ait eu ce sentiment, j'ai trouvé qu'Angela Molina jouait parfois extrêmement mal. Certaines de ses répliques sonnent vraiment fausses et ça m'a d'autant plus dérangé au milieu de Fernando Rey et Carole Bouquet parfaits dans leurs rôles.
Un film au vitriol sur l'impossibilité des relations homme/femme, avec un ton et une liberté vraiment particuliers à Buñuel qui donnent toute sa saveur à ce film.