Cauchemar éveillée.

A ma grande surprise, j'avoue avoir été séduit par l’atmosphère oppressante qui se dégage du film. Il est clair que c'est un polar où l'humour est totalement absent, et que c'est porté par une Josiane Balasko, totalement à contre-emploi, et qui est formidable.

Elle joue ici une policière totalement désabusée, abattue par la mort de son fils survenue un 29 Février, ce qui fait que tous les quatre ans, ses cauchemars réapparaissent. Donc, ce jour-là, une femme est retrouvée pendue dans une forêt, ce qui va faire replonger Balasko dans ses souvenirs noirs.
Noir est d'ailleurs la principale couleur qui se dégage du film, aussi bien par la couleur des cheveux de l'actrice, ou ses tenues sombres ou le fait que l'histoire (qui dure près de deux mois) se déroule principalement de nuit.

Outre Josiane Balasko, on retrouve Eric Caravaca, ainsi que Thierry Lhermitte, qui fut le héros du précédent film de Guillaume Nicloux, Une affaire privée. Celui-ci reprend son personnage de détective, François Maneri, dans un tout petit rôle, mais qui est déterminant dans l'histoire. A noter que celui-ci sera encore présent dans La clef, formant ainsi une sorte de trilogie.

Dans les cauchemars de Balasko, on retrouve quelque part les visions hallucinées d'Yves Montand dans Le cercle rouge, film qui semble être une référence assumée pour la réalisateur dans le travail sur les décors, ainsi que la musique, signée Éric Demarsan qui fut un compositeur régulier pour Jean-Pierre Melville.

Le film manque peut-être d'un travail sur les autres personnages, notamment Eric Caravaca, mais je suis très sensible à la performance de Josiane Balasko, plus sobre qu'à l'accoutumée, qui se donne corps et âme à une histoire au fond tragique.