A cinquante ans d'intervalle, deux femmes découvrent l'Inde, son exotisme, ses moeurs. L'une, Olivia, dans ce qui est encore l'empire coloniale anglais, semble poursuivre un destin romanesque marqué par la fascination du pays puis l'amour interdit qu'elle porte à un nabab local. L'autre, Anne, dans l'Inde contemporaine et décolonisée, suit les trace de son aïeule à laquelle elle cherche curieusement à s'dentifier dans ce qui parait, suivant le style adopté par James Ivory, une expérience initiatique presque proche du documentaire.
Jouxtant les deux récits, le cinéaste, plus ethnologue parfois que cinéaste, tente d'éclairer l'évolution culturelle d'un pays que cinquante années n'ont pas manqué de transformer. Mais ce regard double, tour à tour moderne et passéiste, ne présente un intérêt que pour l'amateur de dépaysement à la mode indienne. Les autres, dont je suis, ne seront peut-être-pas très sensibles à un exotisme en forme de carte postale, et cela d'autant moins que les deux rôles féminins soulèvent davantage de lieux communs que d'émotions métaphysiques.