Afin de tenter de réduire le fort taux de criminalité de Johannesburg, la capitale de l’Afrique du sud, le gouvernement s’équipe de "scouts", des robots-policiers construits par la société Tetravaal, dirigée par Michelle Bradley (Sigourney Weaver). Au sein de la société sont employés deux ingénieurs aux vues profondément opposées : Deon Wilson (Dev Patel), l’inventeur des robots-policiers, est un jeune ingénieur humaniste qui travaille sur un logiciel d’intelligence artificielle visant à doter les robots d’ autonomie, et Vincent Moore (Hugh Jackman), un militaire dont le projet, baptisé Moose, est un effrayant robot guerrier équipé d’une panoplie d’armes destinées à la guerre qui pourra être contrôlé à distance par un humain.
Je n’étais pas particulièrement enthousiasmé ni par le titre, qui me paraissait particulièrement ridicule, ni par le sujet, qui me rappelait beaucoup Elysium, que je n’avais pas particulièrement aimé. J’y suis allé surtout pour voir Dev Patel, qui est un acteur que j’aime beaucoup, dans un registre très différent de celui dans lequel je l’avais déjà vu. J’étais aussi intéressé par le thème de l’intelligence artificielle qui me passionne.

Dire que j’ai été entièrement séduit par ce film serait mentir : pour m’emballer, il aurait fallu qu’il compte un peu moins de scènes d’action (même si elles se justifient dans le scénario) et un peu plus de subtilité dans les personnages (Vincent Moore est la caricature du militaire borné et dangereux, comme l’était aussi l'obtus colonel Miles Quaritch d’Avatar).

Ce ne sont pas les locomotives que sont Hugh Jackman et Sigourney Weaver, censés "porter" le film, qui resteront dans les mémoires mais des acteurs moins connus du grand public comme Dev Patel, toujours excellent, ou une totale inconnue, la chanteuse sud-africaine Yolandi Visser (dans le rôle de Yolandi) dont la prestation est stupéfiante.

A part Deon, les personnages les plus attachants sont curieusement les malfrats, en particulier Yolandi, émouvante dans l’amour maternel qu’elle montre à Chappie, et Chappie lui-même, qui arrive à nous faire craquer non par ses mimiques ou son comportement (ce qui avait été le cas pour les droïdes de Star Wars ou pour le robot-humain de IA) mais par l’humanité de son raisonnement.

Pour son propos, ce film se place un bon cran au-dessous d’Avatar, que la qualité des images, le propos écologiste et humaniste et la poésie font un des plus beaux films de science-fiction de ces dernières années, mais très au-dessus d’Elysium. Destiné aux jeunes adeptes des jeux vidéo, le film concentre cependant trop de maladresses de mises en scène et le scénario cède trop à la facilité, pour convaincre un public plus mur et plus exigeant.
Roland Comte

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