Chappie par TarabasDarken
Ah ce sentiment étrange d'être mitigé à la sortie d'une séance ciné, poussé à son paroxysme en particulier avec Chappie...
Tout d'abord, on a 1h30 de trouvailles science-fictionnelles (le lieu commun de l'intelligence artificielle traité astucieusement, comme l'intelligence d'un enfant qu'on aurait à développer c'est au final ce qui paraît le plus plausible) et narratives (personnages principaux - hormis celui joué par Hugh Jackman où je reviendrai un peu plus loin - assez fouillés portant pour la plupart une dualité qui évite le manichéisme amenant même parfois à un renversement de valeurs, procédé que j'affectionne plus particulièrement dans les blockbusters où tout est toujours tellement lisse et prévisible). Assez d'événements sur lesquels je ne préfère pas m'attarder étant donné qu'il est difficile d'expliquer des qualités formelles qu'il convient de voir plutôt que lire.
Et PATATRAS... intervient à l'écran en dernière péripétie l'élément qui vient saborder ce bel équilibre. Elément amené par le personnage de Hugh Jackman. Hugh Jackman, qui montre une fois encore son talent de bête inexpressive et arbore fièrement son corps anabolisé avec de merveilleux gros plans sur ses bramuskés... et encore, si on considère que c'est trop mesquin de s'attaquer au physique, parlons du caractère du personnage. C'est précisément ce caractère dont on nous montre une plus large palette dans cette dernière partie du film: on a alors un gros balourd à la coupe mulet horriblement 90's (non, pas le physique on a dit!) qui en plus d'être un connard, et aussi une sale ordure un brin catho réac' (je me souviens d'une de ses répliques qui donnait quelque chose comme "meurs, créature impie!!"... c'est ballot parce que la dénonciation du fanatisme religieux à la truelle c'était pas forcément de très bon ton dans ce contexte). Et bien évidemment là dessus, il fallait une bataille finale avec plein de boum-boum, de l'héroïsme à foison, du sang et des larmes, où on nous montre que finalement les gentils sont très gentils, et les méchants très méchants. En bref, réunir tout ce qui fait le lieu commun du cinéma d'action (clichés qui m'ont toujours laissé indifférent ou dans le meilleur des cas, énervé *bingo, c'est pour ce film !*) en 30 minutes de scènes de dénouement dans ce film qui avait un tel potentiel pour se démarquer d'un blockbuster lambda, ça tient quand même d'un gâchis assez magistral et a laissé un goût amer au spectateur pointilleux que je suis.
Alors Neill, t'es bien mignon mais si tu fais subir le même sort au futur Alien 5, tu sais ce que je vais te faire? La gueule.