California Girls

Tourné la même année que "Once Upon a Time in Hollywood", qui s'intéressait également à la Manson Family, "Charlie Says" ne boxe toutefois pas dans la même catégorie.
Près de 20 ans après "American Psycho", Mary Harron ne signe pas un grand film, mais propose une reconstitution sobre et efficace des évènements de l'été 1969.

A priori, je ne suis pas forcément en accord avec sa relecture féministe post metoo de cette terrible affaire, mais au moins la réalisatrice canadienne ne se montre pas trop outrancière dans son propos, consistant à minimiser la responsabilités des trois jeunes femmes condamnées, sous la coupe de Manson au moment des meurtres.
Le scénario s'inspire d'un livre de l'universitaire et militante Karlène Faith, qui a travaillé avec ces femmes pendant leur incarcération, et apparaît dans le film sous les traits de Merritt Wever.

Dans le rôle pivot mais casse-gueule de Charles Manson, le comédien britannique Matt Smith signe une prestation remarquable, crédible dans les différentes facettes du personnage, à la fois musicien autiste, gourou séducteur et tyran azimuté.

De même, le casting féminin ne déçoit pas, à l'image de l'expressive Hannah Murray, dont le regard témoigne de son évolution psychologique, passant de la candeur à l'angoisse puis à la colère.
En revanche, le film prend des libertés avec les véritables personnalités des unes et des autres, à l'image d'une Susan Adkins effacée qui ne correspond pas à la réalité.