La cinéma, c'est d'abord regarder, et ça Marker sait le faire. Regarder l'actualité des années 2000, observer les gens, Paris, l'espace public. Sa sensibilité politique est du côté des graffitis, de la rue et des mouvements sociaux, pas du côté des élections. C'est pour ça qu'il arrive à dire autant avec des images de façades d'immeubles. Un chat souriant tagué sur des murs, c'est un geste politique. Marker s'en sert comme monade à partir de laquelle il va retracer les évènements marquants du début du siècle. Son montage adopte la plupart du temps un ton ludique, à l'image de M. Chat, parfois il frôle le donneur de leçons malheureusement, mais on le lui pardonne, parce que son véritable message n'est pas verbal, il est contenu dans la forme même de son film, construit comme un collage totalement libre.
Ce qui en ressort de manière éclatante, c'est ce don de faire du cinéma avec rien, simplement en regardant autour de soi et en commençant à déplier le contenu des choses, à les mettre en rapport.