Disponible gratuitement sur Arte.tv et étant fan de feu Bacri, ça m'a motivé à voir Cherchez Hortense, mon premier de Pascal Bonitzer
Autant ne pas y aller par quatre chemins, sans aller jusqu'à résumer ma critique de Cherchez Hortense à un lapidaire « film bobo », je l'ai surtout trouvé très soft, sans grande énergie. C'est le genre de comédie, sérieuse en apparence, mais censée être drôle dans le fond, un format dans lequel a souvent participé Bacri en somme. Premier hic, Cherchez Hortense n'est pas très bien écrit, les personnages n'ont aucune profondeur, particulièrement le fils de Damien (Jean-Pierre Bacri), Noé (Marin Orcand Tourrès), composé par quelqu'un qui ne sait pas écrire les enfants. On n'y croit pas : trop grossier pour quelqu'un de son âge, de sa classe sociale, mais davantage traité comme un enfant encore en école primaire qu'un collégien.
Deuxième hic, le propos est, lui aussi, très limité. À la rigueur, je noterais le coup du migrant qui vient de l'est et non du sud, ça change un peu… au prix d'un personnage, incarnait par Isabelle Carré, qui perd en crédibilité. Difficile de croire qu'elle vient de là-bas, tout ça pour une pirouette scénaristique qui était de toute façon déjà très prévisible. Ça parle aussi d'identité de genre, d'engagement… mais encore une fois, c'est très creux. À la limite, le fait que les personnages n'arrivent pas à s'entendre, se parler, malgré les postes à responsabilité qu'ils ont, est un poil plus pertinent, mais ne justifie en rien le visionnage du film. Encore une fois, on reste à la surface et on ne fait que gratter.
On retrouve heureusement des acteurs solides, l'immense Bacri encore une fois, Claude Rich, mais aussi Jackie Berroyer. Kristin Scott Thomas est décevante par contre, son personnage, relativement creux, n'aidant pas à magnifier son jeu.
La mise en scène, très académique, n'accentue en rien la partie comédie du film. Heureusement que les couleurs sauvent un peu ce pan-là. Rien de bien exceptionnel non plus ici.
Bref, ce n'était pas terrible. Reste tout de même à rappeler l'énorme qualité à ce film, Jean-Pierre Bacri. Sans lui, je me serais probablement montré encore plus critique envers le long de Bonitzer… et il est même fort probable que je ne l'eusse jamais vu.
Pour finir, deux anecdotes inutiles afin que vous ne soyez pas passé ici pour rien.
Anecdote n°1 : Cherchez Hortense est l'occasion de redécouvrir la police d'écriture de la campagne anti-piratage des années 2000 (avec le fameux « Voler une voiture ? Jamais ! ») lors du générique d'introduction. Une anecdote inutile et donc forcément indispensable.
Anecdote n°2 : les scènes odans lesquelles Damien donne des cours sur la civilisation chinoise ont été tournées au siège du PCF. La Chine, oui, mais le côté corporate des personnages qui sont présents dans lesdites scènes, c'est bien évidement non. Pas étonnant qu'un gougnafier tel que Roussel ait été élu secrétaire national du Parti dans ces conditions-là (rendez-nous Thorez !)