Du crottin de cheval

Je tiens avant de commencer cette critique, à remercier John Williams.
Il a été un peu le lubrifiant de cette longue sodomie.
En regardant la bande annonce, j'avais le souffle coupé.
Des frissons me traversant les bras jusqu'à en avoir la chair de poule.
Si bien que j'en suis arrivé à payer plein pot ma place pour le voir alors que ma carte UGC illimité était momentanément coupée (oui je sais anecdote inutile de parisien).
Sorti de la salle, j'étais dépité.
Peut être que j'en attendais trop.
Peut être que je ne suis pas fait pour ce film.
Peut être que Spielberg est devenu un vieillard atteint de démence sénile.

La première partie de Cheval de Guerre, bien qu'emplie de défauts, est sans doute la meilleure.
L'introduction des personnages est un tantinet bizarre mais soit (Tiens j'ai acheté par pur hasard le cheval que tu contemplais ce matin, sans que je sois au courant. Comme le monde est petit hein !), on finit par s'y habituer.
On assiste à l'habituelle histoire de l'Outsider mis au défi de façon insensé mais qui arrivera à y venir à bout.
Jeremy Irvine fait office de jambe boiteuse. Je ne saurais dire qu'il joue mal. J'ai juste eu l'impression de voir un acteur qui aurait pu tout aussi bien avoir un role dans Les Frères Scott.
Heuresement, Joey joue mieux que lui, ce qui est déjà ca de gagné.
Emily Watson fait à merveille la "desperate housewive" et David Thewlis le fils de pute capitaliste.
Puis vient le démon Kaminski qui joue aux "party-crasher".
Janusz ayant l'habitude depuis 10 ans de nous écorcher le nerf optique, s'essaye à une lumière classieuse qu'on aurait pu retrouver dans Gone with the wind.
Raté, il cède encore une fois au "flood" envahissant et on peut même s'amuser à trouver sans problèmes ou sont placés ses projecteurs.
Sans compter ses raccords lumières atroces qui finissent de nous faire demander qu'est ce qu'un amateur dans son genre fait pour bosser avec Mr Steven Spielberg.

L'histoire se met enfin en place quand face aux affres de la gué-guerre, Joey finit dans les mains de Lok... euh Tom Hiddleston, qui apporte une aura de sympathie à son personnage (servant de lien entre lui et Albert)... qui finira buté en hors champ comme un vulgaire figurant au bout de 10 minutes de temps d'apparition (!!!!).
Oui je fais un spoiler, et je vous emmerde, mais ca tombe bien puisque Spielberg nous emmerde encore plus.
Non pas que j'étais vraiment attaché au personnage, mais sa mort est tellement inopportune que je me demande qui était sur place ce jour de tournage pour dire "Action".
Une fois l'autre capitaine zigouillé, Joey passe à un autre propriétaire, schleu cette fois ci. La volonté de changer de front pour le point de vue s'avère respectable. Moins que la volonté de les faire absolument tous parler "anglais" si bien qu'il n'est pas anodin de confondre les camps. Bravo.
Ceci dit, je vais pas m'acharner sur cet aspect du film, Spielberg fait un film pour les Américains, cher peuple vomissant ses tripes à chaque fois qu'on leur impose des sous titres.
Et bon je trouve ca courageux d'aborder les executions de deserteurs dans un film PG rated. Mais manque de pot, hormis ca j'en ai rien à foutre des deux figurants allemands qui se recoivent une balle dans le citron.
C'est bête hein.
Quand vient le quatrième propriétaire de Joey, je comprend assez vite ou veut en venir Steven: faire un cours d'histoire sur la guerre 14-18 pour ses enfants.
C'est respectable, sauf que tu oublies d'écrire une vraie histoire derrière.
Car n'oublions pas que le film était à la base la relation entre Albert et son cheval.
Et qu'est ce que devient le quatrième mousquetaire pendant les 4 ans de Guerre ?
RIEN
Le personnage s'est littéralement reveillé dans les tranchées, récitant des anecdotes qu'on a déjà vu, comme si pendant ces quatres années, il était cryogénisé.
Mais qu'est ce que c'est que ce BORDEL ????
Du coup, je me souviens de Forrest Gump.
Le rapport avec la choucroute me direz vous ?
Dans Forrest Gump, Forrest tout comme le cheval avec lequel il partage le même QI, part lui aussi dans un périple bien malgré lui, loin de sa bien aimée Jenny (ou Albert). Le film mise sur cette relation et réussit, en partie parce que Jenny n'est pas laissée à l'abandon pendant les aventures de Forrest.
On y découvre comment ses croyances dans les moeurs de l'époque provoqueront sa descente aux enfers.
Dans Cheval de Guerre y'a qu'une scène sur Albert pendant le Second Acte.
On l'y voit, recevant une lettre au sujet de Tom HiddlePANDANSLAGUEULE, le convaincant de partir au front, sachant à quel point son cheval est en danger.
Ce qu'il savait depuis le début, PUISQU'IL ETAIT PARTI A LA GUERRE, TRIPLE COUILLON !!!
Je m'enfonce la tête péniblement dans le fauteuil d'en face.
Après que Joey se soit fait un "black buddy", l'armée anglaise (ou allemande, ou française, je ne sais plus, merci la confiscation des langues originelles) le lache et voici que notre ami cannasson, galope dans les tranchées après qu'un tank lui ait fait coucou.
Une scène rendue populaire depuis la bande annonce, que beaucoup de fans s'amusent à dire comme étant le clou du film.
Et j'accorde volontiers que c'est bien filmé.
Mais les enjeux ?
Oui les enjeux, vous savez ce qui fait qu'un moment d'action n'est pas gratuit dans un film.
Parce que mettons, la première bataille de Braveheart est épique. Elle l'est surtout, parce que les Ecossais ont une liberté à gagner, un but dramatique.
La c'est quoi les enjeux ?
RIEN
Ce putain de cheval galope à l'aveuglette sans aucun foutu but.
Je croyais même qu'il aurait pu spotté Albert au loin, et aurait couru pour le rejoindre.
Mais non, on assiste à une scène de balade champêtre avec des gens qui se fusillent pendant ce temps la.
Sans déconner...
Ainsi je me demande qu'est ce que je fais dans un film ou le scènario n'est ni plus ni moins qu'un brouillon, avec une scène de retrouvailles ou on vient cueillir mes larmes alors que strictement rien n'est fait durant le film pour que je les verse.
Même la toute fin tente quelque chose de poétique avec son ciel rouge écarlate.
Raté, le démon Kaminski réapparait encore un fois, en chiant les changements de plans.

Je lui donne 4 quand même.
Certainement parce que je suis trop gentil.
Ou parce que je ne cesse d'y voir, le film que j'aurai aimé voir, celui ou le voyage du héros aurait été mien, ou il y'aurait eu un fond (ce film, j'ai fini par le voir en découvrant tout récemment et de façon tardive Empire of the Sun).
Oui parce que c'est quoi le message du film ?
La guerre c'est po bien et ca de tout les cotés.
MERCI !!!!