Un beau projet de salubrité publique qu'a mené Lucas Belvaux : celui de démasquer les combines de dédiabolisation du front national et la tentative de récupération du monde ouvrier, sur un terrain particulièrement précarisé.
Les noms de lieux, de personnes, et du parti ont été changés.
L'histoire se situe dans la région minière des Hauts de France, l'héroïne Pauline (Emilie Dequenne), fille d'un ancien militant communiste, est une infirmière dévouée, élevant seule ses deux enfants, aimée de son entourage, de ses "impatients"... Elle va être piégée par un ami et collègue médecin (André Dussolier), cadre du FN, qui va la persuader perfidement de se présenter aux élections municipales, en tête de liste, avec l'injonction polie de se teindre en blonde...
En même temps elle tombe amoureuse, sans le savoir, d'un membre d'une milice privée du parti, qui va, dans ses moments de loisirs, "casser du Rom", avec des matraques … et immortaliser ses exploits par des selfies au côté de ses victimes fracassées.... la grande classe !
D'abord flattée par la proposition prestigieuse à ses yeux, elle va au fur et à mesure des événements, déchanter et prendre conscience, qu'elle a été manipulée et utilisée comme un objet racoleur de voix.
Le réalisateur nous ouvre l'intérieur de ce chancre, et démontre avec justesse, le travail de polissage et de lifting intégral du visage répugnant de ce parti (j'ai pensé à la séquence de lifting de Brazil): euphémisation du vocabulaire raciste, prise de distance avec les milices privées et les relations infréquentables, pour s'entourer plutôt de potiches à l'aspect présentable, réappropriation fallacieuse d' idées de gauche, pour servir le peuple... enfin blanc, français blancs !... nuance !
La démonstration est convaincante, mais pas assez virulente, peut-être... personnellement j'aurais bien volontiers, dénoncé par exemple, leur idée de la culture, façon "patriote", en évoquant les quelques idées de fêtes déjà en place dans certaines villes frontistes actuellement, comme la fête du cochon à Hayange, en Moselle.... histoire de défendre l'idée de "vivre à la française" !!!
Et puis j'ai été quelque peu déçue par l'image peu flatteuse du vieux père de Pauline, ancien militant communiste, désabusé et grognon, se tapant les émissions de Patrick Sébastien, comme un demeuré, avachi devant sa télé.... Là franchement Lucas......t'exagères !!!

Juliette-Cinoche
8

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le 27 févr. 2017

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