La poule a zéro
A Oakey Oaks, ville peuplée d’animaux, tout le monde se moque du pauvre Chicken Little, depuis le jour où il a mis tout la ville en émoi pour une fausse alerte, clamant à qui voulait l’entendre que...
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le 31 août 2018
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96e long-métrage d'animation des studios Disney, tout premier film à avoir été réalisé en images de synthèses, vous emmène à la rencontre d’un petit poulet pas comme les autres. Il est petit, il porte des lunettes, il est maladroit mais très inventif, il a cru que le ciel s'écroulait quand il s'est prit un gland sur la tête, depuis, devenu la risée du village, bien décidé à rendre son père fier de lui, il prend sa vie en main. Prend garde à toi monde, Chicken Little arrive !
L’avenir de notre civilisation dépend de ce petit poulet
Bien avant Zootopie, il y avait Oakey Oaks, ville peuplée d’animaux anthropomorphes. Chiens, poules et poulets, moutons, lapins, écureuils, ânes, taureaux, porc-épic, tous vivent en harmonie sans jamais se juger. A Oakey Oaks, petit ville oblige, tout le monde se connait. Qu’on se le dise, on est loin de la richesse de Zootopie. Néanmoins, les bonnes idées fusent à l’écran, de quoi nous offrir de belles tranches de rigolades et d’émerveillement devant ce petit monde fictif copiant la culture du monde moderne et gorgé de détails.
Entre le maire de la ville qui se trouve être un dindon vêtu d’une tenue de pèlerin (clin d’œil à Thanksgiving), le poisson Fish respirant dans un scaphandre, le physique disproportionné de ce véritable « monsieur catastrophes » qu’est Boular le faisant ressembler à un vieux Culbuto, Abby, sa mine d’insomniaque et ses dents de lapins, les cours de mouton où vous apprenez à bêler, cette petite ville ressemblant à une certaine Hill Valley (ou Springfield) avec sa mairie placée sur la place principale en face d’un petit parc, son petit cinéma sentant bon les cinémas des années 50, le travail sur la fourrure ou plumes de nos animaux, Chicken Little a certes un esthétisme commençant à dater, il n’en demeure pas moins réussit, agréable à regarder.
Evidemment, les proportions de Chicken Little, son short mi-couche mi-short et son petit tee shirt verdâtre, ses yeux innocents, sa naïveté, sa joie, son inventivité (se fabricant un pantalon avec une feuille de contrôle de maths, utilisant une bouteille de soda pour se propulser dans les airs), ses mimiques et sa gestuelle le rendront mignon et vulnérable, surtout en lui ayant attribué des lunettes. Dans notre film, nous verrons de ces yeux de « loser », accompagné de jeunes mal dans leur peau, victimisés par les caïds de l’école.
Pour les fans des cartoons Disney des années 40 avec Dingo, vous allez retrouver ces petits éléments dans Chicken Little (le personnage se tortillant, s’étirant comme des élastiques, les maladresses, les couleurs chaudes, etc.). Ca ressemble à ça, tout en ayant son univers, son ambiance, et sa touche de modernité. Le style d’animation de Chicken Little fait très dessin animé
Mesdames et messieurs, ne nions pas l’évidence. J’ai vu des chiens
écrasés qui avaient plus de reflexes.
C’est pas une poule mouillée
Pour une fois, nous sommes face à un film voulant faire passer un message non pas qu’aux enfants, mais aussi aux parents, à savoir : écouter leur enfant. Dans Chicken Little, notre personnage principal vit seul avec son père veuf. Problèmes de communication entre le père et le fils, questionnements et psychologie des personnages seront mis en avant. Ce ne sera pas les seules valeurs humaines, thématiques et messages importants de notre film. Après tout, rappelons-nous que nous sommes dans un Disney.
Ne pas avoir peur de parler de ses craintes, avoir confiance en ses enfants, apprendre à s'affirmer, montrer ses capacités, faire preuve de courage et de détermination, voir plus loin que l'apparence physique, s'entraider, revaloriser les laissés-pour-contre, Chicken Little se permettra de critiquer le système scolaire avec le harcèlement à l’école, et ses professeurs dévalorisant les élèves faibles.
Alors que la première demi heure montrera le quotidien de Chicken Little et sa tentative désespérée de s’endurcir, être vu comme un petit garçon de 12 ans et non comme un freluquet ne faisant pas son âge, les trois derniers quart d’heure feront basculer notre histoire en pleine science fiction inspirée des vieux films des années 50.
Les musiques (pas mal de musiques iconiques de la culture pop comme du Freddie Mercury, R.E.M, Spice Girls, Elton John, Bee Gees), le visuel, tout rendra hommage à cette époque. Chicken Little, c’est aussi des références et autres clins d’œil magnifiquement placés dans notre histoire. D’Indiana Jones en passant par La guerre des mondes, Le roi Lion, Aliens, Star Wars voir carrément Signes d’M.Night Shyamalan, Chicken Little entend bien s’attirer la sympathie des fanas de science fiction. Et il réussit. En tout cas, de mon coté.
Puis il y a ces deux petites chansons ô combien émouvantes, frissonnantes et encourageantes, caractérisant à la perfection la personnalité, le ressentit de notre petit héros bien plus courageux qu’un autre animal plus grand que lui.
Là, c’est trop. Aujourd’hui est un autre jour.
Au final, Disney continue de m’étonner alors que Chicken Little, même s’il est sympathique, drôle et émouvant, est tout ce qu’il y a de plus banal en matière de dessin animé. Jonglant entre comique, action, et émotion, caricaturant merveilleusement une petite ville, arrivant à rendre épique, magique et effrayante une attaque aliens, le tout, en nous faisant suivre des héros pas comme les autres, Chicken Little peut se vanter d’avoir plusieurs niveaux de lectures, faisant par ailleurs une jolie critique sociale à la manière d’un Monstres et compagnie ou Lilo et Stitch. Pas un chef d’œuvre, pas un film mémorable, mais une jolie réussite à la fois fun et émouvante.
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Créée
le 12 avr. 2018
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