le 16 janv. 2011
Critique de Taxi Driver par Fatpooper
La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...
Je fais partie de ces gens qui considèrent que les lois sur le sexe contre-nature ne sont en fait que des normes sociales. Des normes qui sont utiles pour la société prospérer. Avoir envie de faire l'amour à un enfant n'est donc pas particulièrement contre-nature. Au contraire, la nature se fiche complètement de toutes ces règles. Dire que c'est mal, c'est juste émettre un jugement moral et cette moralité s'est fixée avec le temps. Elle est si bien ancrée que pour les gens, c'est évident. Essayez un peu de débattre sur le sexe avec un enfant avec monsieur-tout-le-monde, il y a de fortes chances que ça finisse en grosse engueulade. Je me souviens une fois avoir simplement dit sur un forum qu'il n'y avait aucun mal à trouver sa cousine attirante et puis pour provoquer un peu j'ai ajouté 'coucher avec'. On m'a alors qualifié de détraqué, me comparant à un pédophile (juste par rapport à ma nationalité). Puis une femme m'a aussi demandé si j'avais déjà entendu parler de la consanguinité, je lui ai répondu que je n'avais pas forcément en tête de faire des enfants, elle a alors dit : 'ho j'ai compris vous avez juste envie d'avoir raison, on ne peut pas discuter avec vous'. Et la discussion s'est terminée là malgré mon envie de poursuivre.
Les gens sont susceptibles sur les tabous, et la remise en question est douloureuse : pas facile d'admettre que nos valeurs ne veulent en fait rien dire. Et je ne me mets pas hors du troupeau : moi aussi j'ai mes sujets qui me fâchent, qui me rendent susceptibles. Par exemple je le prends toujours mal lorsque ma copine me titille l'anus même pour rigoler. Je ne sais pas pourquoi j'agis ainsi, surtout que je sais que la pénétration anale peut provoquer du plaisir et qu'il n'y a rien de honteux là-dedans. Peut-être un vestige de mon éducation pourtant pas particulièrement stricte mais disons inexistante (je n'ai jamais eu de cours ni de conversation à ce sujet durant mon adolescence).
Donc réaliser un documentaire sur ces hommes âgés qui craquent sur ces jeunes garçons, en adaptant le point de vue des premiers, me semblait plutôt intéressant. Et ça l'est. Surtout que l'auteur parvient à garder une certaine distance, il ne les pointe pas du doigt, il ne cherche pas à dénoncer ces gens. Malheureusement, je trouve le portrait un peu trop superficiel, peut-être parce qu'il interroge trop de gens en peu de temps et que ça manque d'une structure ; du coup, on en ressort avec la faim sur le ventre, on se sent déçu que l'auteur n'ait pas su aller plus loin avec ses intervenants.
Ce qui est dommage aussi c'est de n'avoir trouvé que des intervenants dont il serait facile de se moquer. C'est vrai, les hommes qui sont montrés ont tous l'air un peu con, se font remarquer par leur look un peu particulier. Cela laisse supposer un état un peu dégénéré et c'est dommage. En même temps, il en joue pour montrer des gens un peu brisé, ça permet de s'apitoyer un peu sur leur sort, surtout lorsqu'ils se prennent tant de méchanceté quand leurs intentions ne sont qu'amour.
L'auteur a choisi de ne pas aborder le point de vue des victimes ou des gens 'normaux', c'est un peu dommage dans le sens où il aurait été intéressant de confronter les idées. Que l'auteur ne veuille pas imposer un point de vue au spectateur, c'est bien, mais dans ce cas qu'il aille plus loin dans la démarche, qu'il leur donne plus de clefs de réflexions. Parce que là, au final, c'est un peu faible. Mais ça marche. Parce qu'il y a de la matière et que l'auteur l'exploite suffisamment bien pour découvrir un minimum de chose et se laisser happer par la narration.
La mise en scène n'est pas particulièrement remarquable ; on notera surtout la capacité du réalisateur à suivre ses intervenants, à se montrer assez discrets pour qu'ils veuillent bien se montrer sincères dans leurs gestes, dans leurs déclarations. On ne sent pas vraiment de malveillance à leur égard (même si certains plans mettent en avant un aspect un peu humiliant de ces gens). Le montage est rythmé, ce qui permet de ne pas s'ennuyer. Les intervenants sont sympas mais j'aurais voulu en rencontrer d'autres qui ont l'air plus normaux. Par exemple dans le film "Are all men pedophiles", les intervenants ont l'air plus intelligents, plus lucides, ce qui permet de pousser le débat un peu plus loin.
Bref, ce documentaire est assez sympa ; dommage qu'il n'y ait pas de sous-titres dans ma version, je ne pourrai pas le montrer à mes élèves à la rentrée prochaine.
Créée
le 24 juin 2017
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