Une franche réussite. Les acteurs et personnages sont tous très bons. On a là un excellent film sur l'amitié masculine, entre amour et harcèlement. Dog avec son air de chien battu et Mirales "démoniaque", aspect très bien appuyé par les jeux de lumières (scène au bar ou les néons éclairent la moitié de son visage puis l'autre à tour de rôle, entre ombre et lumière ou les lumières venants du bas).
Miralès passe pour un enfoiré de première, au final il est tout aussi fragile que les autres, si ce n'est plus. Là où on pense qu'Elsa va "sauver" Dog de l'étreinte de Miralès, on voit qu'elle le trompe. On a même de la peine pour Mirales quand il est délaissé par Dog alors qu'on le détestait quelques scènes avant. Et c'est la grande force du film : la complexité des relations.
Les scènes où Mirales engueule Dog sont géniales, on trouve ça marrant qu'il le traite de gros porc, et plus ça continue, plus on est mal à l'aise devant l'humiliation qu'il lui fait subir. C'est juste des jeunes paumés, en quête d'ascension et d'une meilleure place dans la société.
On voit notamment comment ils sont vu par l'extérieur quand Elsa prend un peu de haut Mirales en parlant de ces études "je pense pas que tu connaisses". Mirales le prend mal et on peut le comprendre. Elsa ne pensait pas à mal et est un peu mal à l'aise quand elle se rend compte qu'il connait Herman Hesse. (La scène du resto est géniale et définit vraiment ce qu'est le film).
La fin m'a vraiment déchiré le coeur. C'est là qu'on se rend compte de la force de leur amitié, quelques soit les embrouilles, elle restera toujours de marbre.