Reprenant là où s'était arrêté le premier, les folles aventures de notre duo de rescapés continuent, enfin libéré de Chromeskull, l'implacable slasher sans pitié. La tronche liquéfiée, il est dès les premières minutes pris en charge par une étrange organisation, et tandis qu'il sera remis sur pieds, un subalterne envahissant décidera de poursuivre son oeuvre, pour notre plus grand plaisir. Robert Hall, le réalisateur, est toujours aux commandes, et après avoir convaincu avec le premier opus, il y a gagné en budget et a pu se permettre d'y aller à fond, sans retenue, à un point tel que l'on comprendra aisément que la MPAA (CSA américain) ait grincé des temps, car le réalisme des meurtres a été poussé à l'extrême, tout en se montrant toujours plus imaginatif. On ne vous parlera même pas de la reconstruction faciale, servie en guise de générique, qui à elle-seule renvoie Nip/Tuck aux antipodes du genre.
Hall est pas trop con, et plutôt que faire un dv-movie comme beaucoup de réalisateurs paresseux, il utilise le procédé avec parcimonie, seulement quand c'est utile, par le biais de la caméra du tueur, et il faut bien admettre que c'est vachement plus efficace qu'un film entièrement tourné de cette manière, et surtout bien moins chiant.

Bref, Laid to Rest 2 est une franche réussite, et donne un joyeux coup de pied dans le petit monde du slasher-movie, usant de ficelles pour la plupart classiques, mais sans en abuser, de sorte à rendre un hommage, tout en faisant revivre le genre, exactement comme le faisait le premier, mais en mieux.
On s'amuse de voir Brian Austin Green tourner dans cet opus, alors que sa collègue de la série Terminator, Lena Headey, figurait quand à elle dans le premier; probablement pas autant un hasard qu'il pourrait paraître, puisque Hall était responsable des effets-spéciaux de cette même série. Ceci mis à part, Green s'en sort plutôt bien en slasher intérimaire, et il a vraisemblablement bien compris où il mettait les pieds, se débrouillant pour observer un certain professionnalisme tout en usant d'une bonne dose de désinvolture, rendant son personnage appréciable. Néanmoins, l'ombre de Chromeskull plane, et l'on attendra impatiemment qu'il puisse reprendre son poste, ce qu'il fera dans un déchaînement de violence à la hauteur du personnage.
Seul ombre au tableau, l'humour a quasiment disparu, et hormis le personnage de Green, rien ne nous poussera à sourire; espérons donc que le comique revienne plus en force dans un hypothétique troisième opus (ce que le pré-générique de fin laisse entrevoir), afin de mieux coller avec le premier.
Pour conclure, les fans de Chromeskull seront largement comblés, surtout lorsqu'il repointera le bout son museau, ou plutôt de son crâne. Il va sans dire que pour apprécier cet opus il faudra en avoir vu le premier, sinon les premières minutes risquent d'être dures à comprendre.
Mention spéciale pour le plan séquence hallucinant dans une cage, d'une violence inouïe, prouvant à quel point Hall est en symbiose avec son équipe technique, Almost Human, qu'il a d'ailleurs fondé. Encore une fois, du grand art.

PS: dédicace à mes collègues de Secondhand Child qui ont composé le thème du film, bravo les gars !
SlashersHouse
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le 5 sept. 2011

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