Deuxième film soviétique du cinéaste arménien Frunze Dovlatyan que je vois après "The Lonely Nut-Tree" aka Menavor enkuzeni, et le constat est assez semblable : une fois que l'intérêt suscité par la dimension originale du contexte de production s'évente, c'est-à-dire au bout d'une vingtaine de minutes, il devient difficile de rester passionné par l'intrigue. Si on s'éloigne sensiblement du caractère foutraque et bordélique de l'autre film de Dovlatyan cité, "Chronicle of Yerevan Days" n'est pas pour autant beaucoup plus intelligible (de mon point de vue en tous cas). Une fois posé le cadre autour du héros, Armen Abrahamyan, un archiviste bienveillant et quelque peu en marge de la norme de son époque, le film prend la forme d'une chronique du quotidien pour moitié, l'autre moitié étant dédiée à des visions mises en scène de manière plus ou moins psychédélique et déstructurée — des flashbacks, des rêves, des hallucinations, amorcées de temps en temps par des filtres colorés extrêmes. Très vite la dimension allégorique de son métier prend forme, avec les archives comme métaphore de la préservation de la mémoire et de l'écoulement du temps, point de départ d'une réflexion sur les traces que l'humanité laissera. Mais difficile d'accrocher aux scènes du quotidien (très téléfilm) ou au séquences plus oniriques (moments d'introspection assez brutaux) : si on ressent une liberté de ton et de forme assez surprenante pour un film soviétique des années 1970, les nombreuses faiblesses — découlant probablement d'une distance culturelle trop importante et jamais ménagée — rendent le visionnage plutôt périlleux.


Morrinson
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