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Souvent placée très haut dans les divers classements des meilleurs films japonais de tous les temps, Chronique du soleil à la fin de l'ère Edo est une œuvre suffisamment agréable pour que je l'apprécie globalement, trop imparfaite pour que j’acquiesce sans réserve (mais ce n'est que mon opinion, évidemment !).


Disons que la première moitié, pendant laquelle sont introduits les divers et nombreux personnages, est trop bordélique pour que l’on puisse pleinement suivre ce que l'on voit. Bon, étant donné que ça se déroule principalement dans un bordel, on peut trouver cela normal. Bordel, bordélique... OK, je sors. Plus sérieusement, j'ai mis un certain temps avant de savoir qui est qui, qui veut quoi, qui fait quoi, etc.


À la fin de la première moitié, j'ai quand même réussi à trouver des lignes directrices dans les diverses intrigues, à comprendre à peu près quelle est la fonction de chacun. Ce qui ne m'a pas empêché d'être amusé par de nombreuses scènes antérieures, telle cette bagarre entre deux geishas et la recommandation jamais suffisamment recommandée de ne jamais s'interposer entre deux femmes en train de s'affronter ou encore, séquence absolument géniale (la meilleure du tout pour moi !), de cette jeune prostituée qui joue la comédie de l'amour, larmes de crocodile incluses, à ses clients, en passant de l'un à l'autre à la vitesse de l'éclair.


Autrement, il y a des personnages bien croqués, à l'instar de ces samouraïs qui sont plus proches des Pieds Nickelés que de valeureux guerriers (la raison pour laquelle l'un d'entre eux se fait arrêter par la police, comme une merde, à l'approche de l’attentat qu’ils ont planifié, est à mourir de rire !), de notre jeune geisha futée ou de sa collègue plus âgée, en manque de liquidité, qui veut absolument commettre un double suicide avec un client (ce qui donne lieu d'ailleurs à un autre bon moment de rigolade pour le moins très humide !) et bien sûr du protagoniste, servant un peu de fil conducteur à tout ce bazar, rusé quand il s'agit de ses proches intérêts, mais capable de faire preuve quelquefois d'altruisme ; le tout dans une maison close, en 1862, donc lors des derniers feux du shogunat (étant donné que le titre à rallonge du film l'indique, c'était difficile de ne pas deviner la période pendant laquelle l'action se déroule !), déjà bousculé par la présence étrangère.


Si l'ensemble a techniquement le visuel élégant très caractéristique des années 1950, on peut déjà trouver des éléments scénaristiques et de mise en scène qui l'égratignent. Je ne sais pas qui a influencé qui, étant donné que je ne connais suffisamment bien l'œuvre du réalisateur Yūzō Kawashima pour dire quoi que ce soit sur cela, mais on retrouve déjà ici des traces de ce qui fera le cinéma de Shōhei Imamura (un des trois scénaristes et le co-réalisateur officieux du film !). Et cela à travers une multitude de détails triviaux, comme les dents pourries de la geisha "suicidaire", le visage bouffé par l'acné de l'un des clients, vendeur d'ouvrages coquins, des personnages qui pissent et crachent régulièrement, un des samouraïs qui vomit (quoi ? je vous laisse le plaisir de le découvrir !), la mer où pourrissent des cadavres d'animaux, le personnage incapable de bander parce qu'il a des problèmes d'estomac.


Bon, pour enfin conclure, vite fait, malgré une première moitié un poil confuse, cette comédie japonaise (genre peu fréquent chez les Nippons en plus !) est tout à fait plaisante et tout à fait intéressante pour qu'elle mérite qu'on aille faire un tour dans le boxon.

Plume231
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le 22 juin 2020

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Plume231

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