Avec Cinéman, Yann Moix réussit un exploit considérable : condenser en moins de 90 minutes de manière quasi exhaustive tout ce qu'il ne faut pas faire au cinéma.
Sauvons ce qui peut l'être : l'idée de départ, un gugusse qui se balade dans les films, Pierre Richard qui se signale par une performance moins indigne que le reste du casting. Et on va dire, les costumes aussi. Et c'est tout.
Le reste est abominable et saute aux yeux dès les premières minutes. Le film a été re-doublé en studio, à l'arrache visiblement, la synchro étant aléatoire, et les acteurs déclamant leur texte comme une recette de cuisine. Le volume vogue au gré des humeurs du stagiaire affecté à la table de mixage, qui en profite pour rajouter des bruitages pouet pouet trilili trop rigolo, tiens si je faisais péter un canari là ? La musique est inepte, assourdissante vers la fin.
La photographie est atroce, éclairages ratés, couleurs pétées et ternes, c'est à vomir par les yeux.
Quant au scénario et aux dialogues, on a droit à ce qui se fait de plus vulgaire, les acteurs passant leur temps à se traiter de couilles de mulot ou que sais-je, et Dubosc rajoutant son perso de beauf de camping quadragénaire, c'est une diarrhée verbale qui nous est servie à chaque seconde où les acteurs ouvrent leur bouche.
Et pour finir, Moix chie à la gueule des cadavres des plus grands noms du cinéma, parodiant honteusement les plus grands classiques de Kubrick, Leone et consorts.