Le titre n'inspirait guère confiance. Là où les gialli de l'époque mélangent souvent dans leur titre les chiffres, les couleurs et les animaux, "Cinque donne per l'assassino" est tout simplement une variante de "Sei donne per l'assassino". Un giallo de Mario Bava sorti 10 ans plus tôt, devenu par la suite une référence du genre.

Quitte à reprendre le titre, ils auraient au moins pu être ambitieux et zigouiller une victime de plus, mais non ! On est moins-disant, on passe de six à cinq... Bon, trêve de plaisanterie, Stelio Massi, qui pondra par la suite plusieurs poliziotteschi (dont le sympathique "Poliziotto Sprint"), réalise ici son premier film.

L'ensemble démarre avec un auteur qui rentre chez lui, et qui apprend que sa femme est morte en couches. Rapidement, il comprend que le bébé n'est pas de lui. Par ailleurs, les femmes qu'il côtoie se font assassiner dès qu'elle font savoir qu'elles sont enceintes... ce qui arrive visiblement tout le temps dans l'Italie des 70's. Les cocos, il est temps de prendre la pilule ou d'apprendre à mettre des capotes !

On retrouve les ingrédients habituels du giallo. La police incompétente, le tueur ganté, les meurtres à l'arme blanche, l'identité du tueur révélé avec un twist final (quoiqu'ici c'est quand même un peu téléphoné), les placements produits (ici très fréquents !) pour une marque de whisky... Et également un peu de sang et beaucoup de nudité gratuite.

A ce niveau attention, plusieurs versions du film circulent. La version complète dure 1h36, et il y a des copies censurées de 1h30 voire 1h25. Je vous suggère de regarder la version complète. Car au-delà des cadavres et des paires de fesse, la censure a été drastique, coupant les passages où la police découvre les corps. En résulte des transitions pour le moins brutales dans ces version censurées, par exemple où un personnage commence à séduire une femme... et l'on passe directement à un plan des policiers qui discutent d'un meurtre passé !

De toute façon ce giallo manque d'entrain. Les personnages secondaires sont trop peu utilisés (l'infirmier proxénète, le pilote de course mufle...). L'intrigue n'avance guère. Et la réalisation a beau tenter quelques bricoles intéressantes, elle est le plus souvent plate. Il y a même des passages filmés caméra à l'épaule, sans stabilisateur, pour passer d'un personnage à un autre dans un dialogue (au lieux de faire des coupes), ou pour suivre des personnages qui marchent. Quelques années plus tard et avec une technique maîtrisée ça aurait été révolutionnaire, ici ça sent bon le système D.

Un giallo anecdotique.

Redzing
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 1974 et Les meilleurs giallo

Créée

hier

Critique lue 1 fois

1 j'aime

Redzing

Écrit par

Critique lue 1 fois

1

Du même critique

Athena
Redzing
7

Les Trois Heures du Condé

« Athena » semble avoir divisé son public. Entre ceux qui y ont vu enfin un film français flamboyant à la mise en scène ambitieuse, et ceux qui ont pointé du doigt un film vide de sens, destiné à de...

le 29 sept. 2022

33 j'aime

4

Sisu - De l'or et du sang
Redzing
7

Finnish him !

A travers cette histoire d'orpailleur vagabond harcelé par les Nazis, Jalmari Helander livre un hommage assumé au premier Rambo, dont il reprend la structure narrative. Ici, notre homme est un ancien...

le 29 mai 2023

24 j'aime

3

Le Dernier Mercenaire
Redzing
2

Et pourtant il l'avait prédit...

En 2001, alors qu'il fait la promo de "Replicant", Jean-Claude Van Damme est invité sur un plateau télé français. Il expose, dans un franglais plus ou moins cryptique, les principes de ce qui...

le 30 juil. 2021

18 j'aime

15