Cinquante Nuances de trois fois rien

Bon j'avoue, je suis allé le voir le premier jour. Après tout, on dira qu'on m'y a trainé de force, d'ailleurs croyez moi ou non, c'est ce qui s'est passé. Mais bon, puisque je l'ai vu autant vous en parler, hein.

Je n'avais pas lu le livre, trop occupé à avoir quelque chose de mieux à lire, donc du coup c'est en ayant qu'une bande annonce en tête que je suis allé voir ce film. Ce dernier commence, sur un très joli plan de nuages qui s'assombrissent, et puis c'est parti pour 2h.
Deux heures plus tard donc, je sors de la salle et commence à réfléchir à ce que je vais vous écrire. Alors allons-y;
Pour les bons points, j'accorde aux acteurs une crédibilité sans failles. Comme j'avais pu le lire à droite à gauche, certains rôles ont changés plusieurs fois d'acteurs parce-que ces derniers avaient un peu honte du film... J'ai envie de vous dire que je les comprends. Donc du coup on retrouve celle qui hérita du rôle de la pucelle innocente, Dakota Johnson, en petite étudiante toute fragile qui se retrouvera propulsée après 30 min de film environ à subir les sévices d'un milliardaire qu'il est très riche qu'il est très puissant qu'il est très mystérieux. Même si je viens de dire que j'ai trouvé les acteurs très probants, j'émets quelques réserves sur l'acteur jouant Christian Grey (dont le nom m'a échappé)... Alors oui, même s'il porte très bien le costume, et le rôle de l'homme au charme fou pour qui on accepterait tout, je l'ai trouvé quelque peu... imbibé de clichés pendant tout le long du film. Je ne sais pas si c'est le personnage du livre qui est à remettre en cause, mais j'ai eu l'impression que même le personnage joué par Dakota, sentait que ce Grey paraissait être une blague à lui tout seul.

On note donc dans ce film, un peu d'humour et d'auto dérision qui fait du bien à voir même si en général le film tout entier se centre sur la dramatique histoire d'amour qu'on nous vend à coup de clichés. Au niveau des scènes de sexe (vous l'attendiez ce passage, le voici) bah... ça va quoi. Ce que je veux dire par là, c'est que c'est soft, c'est bien filmé, c'est bestial, mais c'est pas non plus transcendant. D'accord ça cravache, ça menotte et ça claque, mais on ne peut pas dire que ces scènes sauvent le film. Non, au moment où les scènes sadomasos commencent, le film est déjà en roue libre sur une pente inclinée vers une mort certaine, plus rien ne le sauvera (sauf peut-être l'arrivée inopinée des Avengers en plein film pour défoncer du Grey à coup de planche cloutée (quoique non, il pourrait aimer, du coup c'est nul))
Tout le bruit autours de ce nav... de ce film, après tout, ne se focalise que la dessus. Si les scènes de sexe n'étaient pas aussi visuelles, le film perdrait de son intérêt. D'ailleurs, rien qu'en expliquant l'intrigue aux gens qui ne connaissent pas Cinquante Nuances, on se rends compte de la coquille vide... "Alors en fait c'est l'histoire d'une nana, qui tombe amoureuse d'un mec, puissant et tout, mais attends, le mec, il est pas comme les autres; il pratique le sadomasochisme"
Du coup c'est pas tellement un film qu'on a envie de voir au cinéma. L'histoire prends toute sa dimension à l'écrit, sur des pages qui se tournent, en laissant jouer notre imagination, en étant conscient du plaisir coupable que procure la lecture de ce bouquin.
Sur une toile, c'est beaucoup plus compliqué.
Mais bon, pour être objectif et un minimum gentil sachez que les deux heures sont tout de même passées relativement vite. On est tout de même un minimum absorbé par le film, mené par son actrice principale qui rends son personnage plutôt attachant, qui découvre en même temps que nous un univers qui lui était jusqu'alors inconnu, et auquel elle se soustrait par amour. (Je me suis retenu de rire en écrivant cette phrase)
D'un regard global, le film joui (haha) d'une très bonne esthétique, d'acteurs convaincants, de plans réussis, d'une BO très sympathique, et surtout d'un titre qui permet mine de rien, de vendre le film à lui tout seul.