Vous avez l'air d'un saboteur, vous avez l'apparence!

Une trame hitchcokienne basique, un homme très bien est accusé à tort d'avoir incendier l'usine d'armement où il travaille, et doit fuir pour comprendre de quoi il retourne et ainsi démêler l'affaire, seul au départ puis avec l'aide d'une jeune femme [blonde]. Au début du film (sorti en 1942) on ne sait pas si on est en temps de guerre, néanmoins la lutte contre les suppôts de l'oppression en Europe est au cœur de l'histoire. On y évoque plusieurs fois le bon citoyen américain et ce qu'il, en bon patriote, a devoir de faire; mais aussi qu'il est nécessaire de désobéir certaines fois pour atteindre la vérité, ou ne pas s'enfermer dans les apparences qui peuvent masquer la malveillance et le crime. Ainsi aideront le "saboteur" fuyard Bary Kane, des gens simples comme un routier, un vieil homme aveugle vivant seul et des membres d'une troupe de cirque, quand les comploteurs sont des gens aisés, extérieurement respectables. Plusieurs effets d'analogie, comme l'épisode dans un cinéma où les dialogues du film projeté font écho à la poursuite et aux coups de feu échangés, ou aussi, les affiches publicitaires de la mannequin Patricia Martin qui reflètent plusieurs fois ce que pourraient penser Bary ou Pat.

Le duo Robert Cummings et Priscilla Lane s'accorde bien, et, enfin l'histoire se termine bien, dans un superbe et mémorable final à l'intérieur de la statue de la Liberté, symbolique suprême alors que "Pat" aura évoqué la terrible guerre en France.