Il était temps. Ma dernière critique date un peu. Mais pour Civil War, le nouveau film du réalisateur d'Ex Machina et Annihilation, j'ai eu envie de reprendre le clavier. Il faut dire que son contexte mi-uchronie mi-anticipation et la place importante qu'y occupe le journalisme me parlent.
Sachez tout d’abord qu’il s’agit surtout d’un film sur un métier et sur l’humain à petite échelle, plus que sur la politique et la société. Ces derniers sujets sont évidemment évoqués, mais la guerre civile qui se déroule en fond du road trip de nos héros passe presque comme une excuse pour avant tout raconter une histoire autour d’une passion.
Il faut dire que les personnages brillamment incarnés par Wagner Moura, Cailee Spaeny et Kirsten Dunst semblent habités, hantés, obsédés, par leur envie de vivre et de retranscrire ce qui se déroule dans leur pays. On ne saura pas vraiment pourquoi les US sont dans cet état (on le devine cependant), mais Alex Garland préfère se la jouer micro plutôt que macro.
En découle un récit passionnant, au rythme impeccable et à une dureté souvent brutale. Si vous êtes sensible à la violence physique et psychologique, au bruit et au sang, attention, Civil War ne se met aucun filtre. Et c’est tant mieux tant l’impact en salle et à la sortie est viscéral. Le travail sur le son notamment est impressionnant, rendant l’expérience ciné plus intéressante que dans un canapé.
Même s’il ne s’agit pas exactement du film que je m’attendais à voir, Civil War a réussi à me surprendre et à ne jamais lâcher mon attention. Alex Garland réalise là probablement son œuvre la plus aboutie. Je n’aurais juste pas craché sur quelques minutes de plus pour étoffer un peu le contexte dans lequel il se situe.
Go si :
- Le (dur) métier de journaliste de guerre vous intéresse
- Vous aimez les films sans filtres
No Go si :
- Vous fuyez la violence
- Vous cherchez un film avant tout politique