C'est toujours pénible de passer par diverses émotions devant une telle histoire, car si la première partie est vraiment charmante, la suite est typique du syndrome du premier film, à savoir qu'Arnaud Viard a voulu en mettre trop, pour en dire vraiment beaucoup.
Au départ, c'est la rencontre entre un homme et une femme, qui se croisent en s'asseyant face-à-face dans le métro, et qui se parlent de façon muette en s'écrivant sur des feuilles de papier. La jeune femme laisse finalement son téléphone, et le miracle va se faire sur les Quais de Seine. Tout va bien, ils s'aiment, font l'amour, jusqu'à ce qu'un terrible nouvelle va frapper Clara et remettre en cause le couple...


Ce que j'ai résumé concerne la première partie, qui est ce qui est le plus réussi, car au fond d'une grande simplicité, même s'il faut supporter les chansons de Benjamin Biolay, et le jeu très maniéré de Julien Boisselier, qui peut constituer pour certains un rejet, avec sa façon de bien détacher les mots.
Quant à Julie Gayet, qui a ici les cheveux courts, je la trouve radieuse, d'une grande justesse, n'hésitant pas à se mettre à nu, dont un plan au lit sur ses fesses rappellera forcément Le mépris.
A ce moment-là, on a que peu de personnages, eux deux en fait, et ça marche très bien.


Jusqu'à ce que la terrible annonce arrive, qui sonne comme une facilité scénaristique pour suggérer une cassure dans le couple. Car c'est au moment où leur histoire dure que le type devient un peu un con. Il jette à la fenêtre le roman Fanfan que Clara lit car c'est limite indigne, commence à devenir jaloux quand celle-ci fait un peu par hasard des voix pour le téléphone rose, et surtout, ramène tout à lui (d'où le moi répété sur l'affiche), y compris dans une scène dans un café où, Clara étant frappée d'un mal, lui ne fait que parler d'une pièce qu'il va jouer avec Fanny Ardant, donnant l'occasion de ne parler que de sa personne au lieu d'être aux soins pour sa compagne.


Il y a de plus des scènes vraiment inutiles, notamment quand le mec revoit ses amis dans un café, voire essaie de se remettre avec une ex alors que sa relation périclite, mais il y a au moins un beau moment ; c'est quand il va retourner chez son père, joué par l'excellent Michel Aumont, qui donne la morale de cette histoire.
C'est peut-être plus les clichés bobos qu'on retrouve ça et là qui sont pénibles, car la première partie laissait voir un film qui aurait pu être sympa.

Boubakar
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le 21 juil. 2019

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