Une expérience musicalo-anarchiste qui vire au bad trip sous acide...

Dans la droite lignée d’Enter the Void (2010), qui était rappelons-le un énorme bad trip hallucinatoire & épileptique de 150 minutes ! Autant vous dire tout de suite, que si vous n’aviez pas apprécié celui-ci, vous risquez fort de rester hermétique à Climax (2018), un trip musical & sous acide qui part en vrille crescendo.


Le film met en scène une troupe de danseurs qui organise une petite fête histoire de décompresser (après une semaine d’intenses répétitions en vue d’un spectacle). La musique 90’s fait déhancher ces jeunes infatigables, l’alcool coule à flot, la bonne humeur se faire sentir, ils dégagent tous de la joie de vivre. Bien évidemment, alcools & drogues ne font jamais bon ménage bien longtemps. Et ils vont vite le regretter…


La puissance du film réside dans le fait que Gaspar Noé a réalisé son film sous la forme d’un huis clos en temps réel et ce, afin de mieux nous faire vivre de l’intérieur cette expérience musicalo-anarchiste (les membres de la troupe vont consommer à leur insu une substance hallucinogène), transformant la petite fête en un véritable trip d’inconfort, à la fois nauséeux & vomitif pour certains, violent & schizophrénique pour d’autres.


S’enchaîne alors devant nos yeux ébahis, des plans-séquences à la pelle, tous rythmés au son d’une B.O. aussi bien enivrante que jouissive (Erik Satie, Chris Carter, Marc Cerrone, Patrick Hernandez, Thomas Bangalter, Giorgio Moroder, Daft Punk ou encore Aphex Twin pour ne citer qu’eux !). Des plans de street-dance endiablés où s’entremêle hip-hop, voguing ou encore crump, le tout filmé comme un si vous aviez pris de l’acide juste avant d’entrer au cinéma (lumière saturée, cadrages hasardeux, plans à l’envers, image dégradée et/ou saccadée, …). La camera virevolte et oscille non-stop dans les couloirs de l’école et suit sans discontinue les membres de la troupe, qui tentent ce qu’ils peuvent pour survivre à cette nuit de folie.


Une mise en scène soignée au millimètre près, des improvisations et des performances qui imposent le respect. Comme à son habitude, Gaspar Noé ne laissera pas indifférent les spectateurs. Que l’on y adhère ou qu’on le conspue, il faut bien admettre que ce type est un génie !


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

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le 3 sept. 2020

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