En Amérique il y a un cambriolage toute les 12 secondes, un vol à main
armée toute les 65 secondes, une agression toute les 25 secondes, un
meurtre toute les 24 minutes et 250 viols par jour.



Cobra est un film d'action emblématique des années 80 réalisé par George Pan Cosmatos qui met en avant un Sylvester Stallone plus caricatural, charismatique et cheaté que jamais. Ah que de souvenir que ce Cobra qui possède de bonne notion pour être un bon nanar mais qui n'est en rien un mauvais film même s'il possède une tenue très parodique et ubuesque sur certain aspect. Mais que voulez-vous c'est l'époque qui veut ça. Il est vrai que pour quelqu'un qui découvre ce film pour la première fois à notre époque trouvera beaucoup de notions grotesques, voire un peu ridicule.


Néanmoins pour ceux l'ayant découvert il y a très longtemps il est d'une efficacité redoutable et dans la pure lignée des films d'actions burnés des années 80. Même si je le trouve loin d'être le meilleur du genre on y passe un bon moment ou tout explose dans tous les sens. Simple mais efficace. Ce que l'on trouvait autrefois classe est aujourd'hui en partie considéré comme nanardesque et comique, dur dur de vieillir.


Le scénario est signée Sylverster Stallone lui-même, il est clair qu'il s'est un peu foutu de son histoire en misant tout autour du développement de son héros Marion Cobretti alias "COBRA". Personnage charismatique et d'une classe à toute épreuve composé d'un nombre de mimique autrefois cool mais aujourd'hui très cliché. Bodybuildé à fond, looké continuellement de sa veste en cuir ainsi que de sa paire de gants noirs qu'il ne quitte jamais, sans oublier ses grosses lunettes de soleil ainsi que son cure-dent à la bouche en guise de cigarette. Pour fignoler le tout, un gros gun à la ceinture sur lequel est dessiné un cobra.


La cool attitude le suit jusqu'au nom de son unité qui déboîte "la brigade des zombies", the fucking name tearing.


Attention ! Comme si cela ne suffisait pas même sa gestuelle s'avère particulière ! En effet, qu'il faille prendre une simple télécommande de télévision pour changer de chaîne où couper un morceau de pizza, Monsieur Badass le fait pas comme tout le monde. Après tout, il est the class attitute of the bad boy. On a même droit à la fameuse roulette avec son gun juste avant de le remettre dans son étui comme un bon vieux western.


Ajoutons à tout cela son sens de la repartie à toute épreuve avec des punchlines efficaces comme :




  • Je traite pas avec les caractériels je les supprime.

  • Je suis pas un caractériel, je suis un héros du monde nouveau.

  • Si t’en est un, mais je vais te guérir.

  • Je vais tout faire explosé.

  • Vas-y, je m’en fous, j’irai faire mes courses ailleurs.



Ou encore :




  • Hey ordure, tu es un tireur à la c*n, et j'ai horreur des tireurs à la c*n.



Et même :




  • Andrew dit que tu as gardé le portrait-robot de l'assassin présumé. À quoi est ce que tu joues bon Dieu ?!

  • J'attendais le mot de passe .

  • Quel mot de passe ?

  • S'il te plaît .



C'est ainsi que dans ce mélange d'élégances de testostérone attitude dégoulinant de transpiration et de répartie burnesque d'envergure (qui en viendraient à me faire tourner la tête) qu'on obtiens made in fucking COBRA !


L'approche de Stallone semble à l'époque claire en créant un personnage mastoc et puissant atteignant quasi instantanément le statut d'icône. Il tenait certainement à créer une nouvelle franchise composée de plusieurs suites car on voit bien que tout est mis en place pour que cela se fasse. Espérant atteindre avec ce film la même gloire que pour Rocky et Rambo, sauf que cette fois-ci, cela n'a pas fonctionné avec Cobra, malheureusement.


Pour ce faire Sylverster Stallone fait à nouveau appel au cinéaste George Pan Cosmatos avec qui il a par le passé travaillait sur Rambo 2 pour réaliser son scénario. Le réalisateur s'appuie fortement sur le script original de Sly et vient au final à nous offrir un film avare en thématique et autres subtilité narrative, très honnête dans son traitement d'Action Man qui reflète bien une époque ou l'homme fort et viril est le maître de toute situation dangereuse.


Une production redoutable et sans prise de tête qui ne doit pas être décrédibilisée à cause de son statut mais plutôt apprécié pour son concept qui offre des codes et des thèmes hautement maîtrisés pour son genre. Cobra n'est en rien radin dans son action offrant bon nombre de moments fort et musclé. Entre les nombreuses cascades sous tension ainsi que les autres courses-poursuites en voiture, on est bien servis.


**En gros ça défouraille !**


En parlant voiture, celle qu'utilise Cobra, "la Mercury 1950 customisée", immatriculée "Awsom 50 " est magnifique ! Avec son moteur V8 et sa nitro incorporé le bruit du moteur de la bête est superbe à entendre , et chose étonnante c'est que cette voiture appartient réellement à Sly.


Les fusillades en masse ajoutées aux explosions et aux combats barbares à la hache ainsi que d'autres armes blanches du genre sont de rigueur, faisant pleuvoir des cadavres à chaque coin de quartier. Un spectacle d'une grosse générosité livrant bon nombre d'affrontement où les concernés sont en transe, transpirant de toutes leurs nervosités et leurs rages.


La bande originale déchire un max avec sa composition intégralement en synté ou a droit à l'excellente chanson "Feel the heat" de Jean Beauvoir pendant le métrage et ça fonctionne grave. Et oui dans le cinéma d'époque il n'était pas rare d'entendre intégralement une chanson pendant une séquence, marque de fabrique des productions 80-90 qui me manquent énormément.


Le casting est relativement sympa, suffisant pour ce que le récit doit raconter. Stallone est au top du top avec son rôle de flic casse gueule des années 80 qu'on rêve d'incarner. Il est secondé par l'actrice Brigitte Nielsen qui n'est autre que son ex-femme dans la réalité ce qui est donc assez amusant et donne plus d'impact à la relation qu'ils entretiennent dans le film. En clair la comédienne ne sert strictement à rien à part être sauvé et bien entendu elle va avoir des émotions pour ce cher Cobra.


Les antagonistes quand à eux sont très ...comment dire ... vilains ! C'est-à-dire que se sont des purs fanatiques qui aiment tués les plus faibles, on ne sais pas vraiment pourquoi mais ils adorent. Le grand méchant est joué par Brian Thompson et il faut reconnaître qu'il a vraiment une sacrée tête de psychopathe. Hormis ses motivations de nouveau monde que je trouve plus idiote qu'autre chose il se révèle très malfaisant, même si on n'a pas grand chose sur quoi s'appuyer avec lui. Néanmoins il en impose.


Enfin il faut savoir qu'il existe 3 versions différentes de Cobra. La première et que l'on retrouve partout sous sa forme cinéma DVD , Blu Ray ... qui dure 87 minutes. La seconde qui possède une durée à peu près similaire mais qui retouche à quelques points mais qui ne change pas grand-chose. Et puis la dernière, la version longue qui dure un peu plus de 2 heures et qui se voit attribué d'un rajout d'une quarantaine de minutes supplémentaires. Chose très surprenante les séquences en plus sont autant du type dramatique qu'action man. Je trouve très surprenant de voir ce film amputé d'une telle longueur. Ce qui est sur, c'est qu'elle mérite vraiment le coup d'oeil et apporte carrément plus à l'oeuvre. En espérant qu'un jour elle puisse sortir mais j'en doute très fortement vu que le studio à apparemment égaré les bandes du film; INCOMPETENT BAND !


CONCLUSION :


Cobra, c’est du spectacle à l'état pur qui met en avant une histoire simple armée de séquence d'action spectaculaire qui nous en met pleins les mirettes. Stallone incarne un flic hyper violent et pourvu d'une allure digne d'un Ken le survivant jusqu'à ses pectoraux. C'est fun, violent, nerveux, explosif, psychopathe, sans prise de tête et sacrément caricatural. En gros on assiste à tout ce qui fait la beauté du cinéma d'action des années 80. Un genre aujourd'hui moqué et sali à tort traduisant une autre époque cinématographique qu'il est quasiment impossible à renouveler actuellement tant il possède ses propres codes et sa propre structure.


Un show explosif qui fait du bien à voir et revoir.

Créée

le 30 oct. 2018

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