Porcherie
Cochon qui s'en dédit est un objet limite du cinéma-vérité : en 40 minutes Jean-Louis Le Tacon nous plonge dans le quotidien infernal d'un éleveur, montrant le productivisme comme un système aliénant...
Par
le 1 oct. 2017
1 j'aime
Cochon qui s'en dédit est un objet limite du cinéma-vérité : en 40 minutes Jean-Louis Le Tacon nous plonge dans le quotidien infernal d'un éleveur, montrant le productivisme comme un système aliénant et parfaitement déshumanisé. Le film, à visée documentaire, témoigne néanmoins d'un forme peu commune : voix-off chaleureuse, photographie granuleuse, visions cauchemardesques... Le moyen métrage fait figure de manifeste, évoquant Le sang des bêtes de Georges Franju et le cinéma de Pasolini dans sa volonté de faire fi des concessions et du bon goût.
Plus qu'un simple film sur la condition de l'ouvrier Cochon qui s'en dédit représente par extension une métaphore paroxystique du monde du travail, d'une réalité où le rendement constitue l'écrasement du prolétaire. Nous immergeant au plus près de l'élevage, au coeur des cris, de la chair porcine et des tombereaux de merde Jean-Louis Le Tacon suit à la trace le jeune Max, éleveur trop habitué à une puanteur ayant pratiquement remplacé son bleu de travail. Le film est d'une violence viscérale proprement inconfortable, essentiel pour qui souhaiterait se faire une idée du conditionnement et de sa réalité concentrationnaire. Un véritable choc cinématographique à travers laquelle plane l'ombre de Jean Rouch : indispensable.
Créée
le 1 oct. 2017
Critique lue 292 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Cochon qui s'en dédit
Cochon qui s'en dédit est un objet limite du cinéma-vérité : en 40 minutes Jean-Louis Le Tacon nous plonge dans le quotidien infernal d'un éleveur, montrant le productivisme comme un système aliénant...
Par
le 1 oct. 2017
1 j'aime
Le film de Jean-Louis Le Tacon est une prouesse. La caméra provoque l'émotion (dégoût, effroi, stupeur). La caméra arpente les couloirs de la porcherie et enregistre les cris des cochons. La...
Par
le 16 avr. 2020
Du même critique
Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...
Par
le 21 août 2016
42 j'aime
9
Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...
Par
le 14 nov. 2020
38 j'aime
55
Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...
Par
le 4 nov. 2022
26 j'aime
5