Coco
7.7
Coco

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich et Adrian Molina (2017)

Ça faisait quelques temps que je n’étais pas allé voir un film Pixar au cinéma. Depuis Inside Out à vrai dire. Je pourrai sembler vieux con à dire ça, mais Pixar, c’était quand même mieux avant. Tout le monde s’accorde à dire que depuis Toy Story 3 (et pour le coup, c’était vraiment un chef d’œuvre), l’équipe de Luxo Jr a toujours galéré à offrir quelque chose d’aussi intense que ses films précédents. Entre un Rebelle oubliable, des suites à n’en plus finir (Cars, Nemo), et un calendrier n’annonçant que des suites (même si je suis impatient de voir Indestructible 2), j’avait un sérieux doute concernant l’avenir de ce que j’ai longtemps considéré comme étant « le plus grand studio d’animation de tous les temps ».
Alors bon, Coco, je m’en foutais un peu. Tout comme un Voyage d’Arlo ou un Monde de Dory, j’étais parti pour ne pas le voir. Quand soudain, j’ai vu…
« Réalisé par Lee Unkrich ».
UNKRICH !!! Unkrich les gars ! Le gars qui a réalisé Toy Story 3, comment ne pas être rempli d’espoir quand on voit son nom sur l’affiche du film ! Unkrich fait partie du trio de réalisateur géniaux de Pixar avec Pete Docter et Andrew Stanton en qui j’ai une confiance totale.
Alors dès la première occasion, je suis allé voir Coco. De quoi ça parle ? J’en ai rien à foutre, Unkrich est à la réalisation, c’est tout ce qui compte !
Et est-ce que Coco est une merveille digne des meilleurs films du studio Pixar ? Est-ce que ce film est aussi bon qu’un Monstre & Cie ou un Là-Haut, Wall-E, Toy Story 3, Indestructible ?
OUIIIIII !
Durant tout le film, j’avais des étoiles dans les yeux, j’étais en train de regarder un Pixar, un vrai de vrai, comme je les aime. Un Pixar qu’on peut regarder avec des yeux d’enfants tellement l’histoire, l’univers, les personnages tout est merveilleux et qu’on peut se laisser emporter par ce rêve incroyable. Mais aussi un Pixar qu’on peut regarder avec des yeux d’adultes, un film où si l’on se penche un peu plus sur le fond, on se rend compte de la profondeur du propos, du génie de l’écriture et la beauté des personnages.
Coco, c’est tout ce que j’aime dans Pixar, et ça faisait longtemps que j’avais oublié cette sensation !
Comme je l’ai dit, on peut regarder ce film avec des yeux d’enfants. Les mecs de Pixar ont toujours été pleins de bonnes idées pour créer des univers et des concepts riches et variés. Encore une fois, l’univers de Pixar est beau et merveilleux. L’idée d’un monde après la mort est judicieuse et colle parfaitement avec l’idée qu’on se fait de la Fiesta de Los Muertos. Dans l’histoire, si une personnage célèbre un mort lors de la Fiesta de Los Muertos, celui-ci peut revenir dans le monde des vivants pour revoir ses descendants. Nous voilà donc dans une famille au Mexique la veille de la Fiesta, une famille un peu merdique où la musique est interdite car un ancêtre s’est cassé pour vivre sa passion qu’est… bah la musique. On suit alors le jeune Miguel, le seul gars fan de musique et qui est prêt à tout pour chanter.
Dans une tentative désespérée de se procurer la guitare de son idole (Ernesto de la Cruz), il se retrouve dans le monde des morts et doit retrouver Ernesto qui le ramènera à son foyer. Bref, l’univers des morts est riche en couleurs, il a des lois, des traditions, il y a des inégalités sociales, bref, c’est riche et complexe, mais pas trop pour que les enfants comprennent. Dans cet univers génial (et parfaitement cohérent), Miguel découvre de nombreux secrets sur sa famille (assez dramatiques pour le coup), et va tenter de résoudre ces problèmes et rentrer chez lui.
Les musiques sont magnifiques, donnent envie de danser, ça rend heureux et on s’amuse à fond. Y a de l’humour (surtout avec le chien), bref, à aucun moment on ne s’ennuie. On y croise Frida Kahlo, et pour un film vu par des gosses, c’est quand même génial d’imprégner la film de la culture mexicaine pour leur apprendre des choses.
Alors voilà, ça c’est la partie pour les gosses, c’est tout mignon, j’étais sur un p’tit nuage pendant 1h45, mais concrètement, de quoi ça parle Coco ?
Tout d’abord, on peut voir à travers la famille très fermée d’esprit, une forme d’exclusion sociale pour Miguel. Les règles qu’on lui impose sont absurdes, et l’empêche de mener la vie qu’il veut. Mais malgré la fermeté des membres de sa familles, Miguel est aimé par sa grand-mère, par ses parents, par ses cousins. Tout ce que fait sa famille, c’est pour son bien (même si dans l’effet, c’est pas le cas). Déjà dans les vingt premières minutes du film, Unkrich incite à revoir les méthodes d’éducation et les règles qu’on impose à ses propres enfants (et aussi à les écouter, parce qu’à aucun moment, les parents de Miguel lui demandent ce qu’il veut faire dans la vie).
Mais une fois que Miguel se retrouve dans le monde des morts, c’est le festival (c’est le cas de le dire avec toutes les chansons). Tout le film tourne autours de la mémoire qu’on porte pour ses défunts ancêtres. Comment leur rendre hommage et tenter de comprendre leurs actes lorsqu’ils étaient en vie. C’est un film sur le pardon, un homme quitte sa famille pour vivre sa passion de la musique, et Miguel va essayer de comprendre ses motivations et ses choix (je ne vous en dis pas plus, ce serait vous gâcher de nombreux retournements de situations aussi imprévisibles que cohérents).
Et je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais Coco, c’est quand même un film, qui parle du deuil et de la mort, et beaucoup de personnes pensent que c’est un film destiné aux gosses. Alors que non, y a vraiment des moments dans Coco qui sont durs, où j’avais presque envie de pleurer tellement c’était parfaitement mis en scène. C’est un film avec de l’humour enfantin, mais qui peut faire rire un adulte. Un film avec un univers coloré et plaisant au premier regard, mais qui avec le recul qu’un enfant n’aurait pas, peut se révéler bien plus cruel qu’il ne le paraît.
Coco est comme tous les chefs d’œuvres de Pixar, un film avec un fond qu’on a tendance à sous-estimé mais qui au final, se révèle d’une justesse incroyable et prouve encore une fois, que les mecs de chez Pixar sont des génies. Coco c’est un des meilleurs Pixar, et je veux le revoir, c’est une perle ! Un des meilleurs films de l’année !
Et peut-être même… un chef d’œuvre.

James-Betaman
9
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le 30 nov. 2017

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James-Betaman

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