Je ne vois pas trop sa place en tant que titre, mais enfin c’est le prénom de l’arrière-grand mère sénile du jeune héros de 12 ans, qui est la fille de l’ancêtre qu’il retrouvera au royaume des Morts, donc le trait d’union entre celui-ci et le gamin. Dans le Mexique contemporain, un jeune musicien dans l’âme, hélas issu d’une famille qui abhorre pathologiquement toute musique depuis 5 générations et qui lui interdit donc son accomplissement personnel, bascule dans le monde des trépassés par une distorsion spirituelle lors d’un Jour des Morts. Il devra retrouver ce lointain parent dont le passé trouble causa le drame familial qui l’empêche de vivre sa vie, dans une lugubre mais joyeuse aventure destinée à réhabiliter son ancêtre et à restaurer la paix et la musique dans sa famille.
Peu adepte des dessins animés mais encouragé par de si unanimes critiques, j’ai d’abord été étonné par la qualité des images, reliefs, réalisme, perspectives et inventivité de l’animation. Mais passé l’éblouissement de ce qui n’est finalement qu’un accessoire, un ennui crispé est vite redevenu souverain. A cause des enjeux bateau, clichés et gags vus cent fois, dénouements mièvres et attendus à des kilomètres, sentimentalité guimauve dont la seule originalité est de l’appliquer au thème du Jour des Morts mexicain, et surtout à cause de ces sempiternelles agitations, ces fatigantes dislocations des images, cette hystérie chronique des dialogues, destinées comme souvent à occuper les yeux et les oreilles pour masquer le peu de profondeur du scenario. Heureusement d’étonnants retournements d’enjeux dans une seconde partie viennent habilement sauver le film, le transforment en prouesse de résilience et de mise en lumière de l’intrigue, dont les actes de foi et d’amour réhabilitent soudain tant les personnages que le message spirituel du spectacle.