Coco
7.7
Coco

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich et Adrian Molina (2017)

Disney, depuis un bon bout de temps, semble être en jachère créative, préférant maximiser les profits, quitte à renoncer à son intégrité artistique et à produire par pelletées nombre de produits (je n’ose plus dire œuvres) parfaitement oubliables, écornant ses propres succès passés (Le Roi Lion) et s’occupant aussi de ceux des autres (Marvel, Star Wars), le tout dans un marasme global où le spectateur moyen accepte de se faire cracher dessus pour maintenir son divertissement à la qualité en chute libre. Mais au milieu de tout cet océan infernal, un studio surnage (enfin plutôt surnageait, vu qu’il est en train d’être réduit à une usine à contenu pour Disney+), Pixar. Au cours des dernières années, les succès publics ET critiques se sont enchaînés pour le studio d’animation, que ce soit Toy Story 3, Là-Haut, Vice-Versa, et le dernier grand succès que je n’avais pas vu : Coco. Ici, on semble être en terrain connu. Univers marqué et coloré, histoire de famille portée par un enfant à la croisée des chemins au sujet de son avenir, concept séduisant, le tout dans un road-trip très bien rythmé, parfaitement animé, mais au scénario ne sortant jamais des sentiers battus. Oui, Coco n’est pas bien original dans sa trame, avec un classicisme qui explose plus que jamais dans le déroulement du combat final. Mais même si sa trame est classique, ses retournements de situation sont prévisibles, Coco est un film assez unique pour les studios Pixar. On a un film qui a pris le parti de la finesse thématique d’une manière saisissante, puisqu’il réussit à fournir un traitement intelligent de la thématique du deuil, poussant plus loin que cela ne l’avait été fait avec l’ami imaginaire de Vice Versa, un traitement thématique qui culmine dans une scène de chant à la toute fin du film, qui privilégie l’émotion à la gaudriole, contre les habitudes acquises par Disney. Au fond, Coco, au vu de l’histoire récente de son studio, c’est un peu un chant du cygne. Heureusement, il contient lui-même toutes les clés pour surpasser la mort créative programmée de ses auteurs.

Leankon
8
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le 14 févr. 2022

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