Code 8: Part II
5.2
Code 8: Part II

Film de Jeff Chan (2024)

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Connor sort de prison au bout de 5 ans. Bien décidé à se ranger, il vit de petits boulots dans un quartier pauvre et ne veut surtout plus voir Garret. Mais, lorsqu’une gamine pourchassée par des ripoux se réfugie dans le centre qu’il balaie, il n’a d’autre choix que d’appeler à l’aide son ancien ami.


Jeff Chan avait eu une excellente idée dans un court-métrage. Cette idée était tellement bonne qu’il a réussi à en faire un film, et Code 8 a connu un succès mérité. Comme beaucoup d’artistes, Jeff Chan adore le monde qu’il a créé et il aimerait s’y attarder. Il a donc réalisé une suite, Code 8 Part II. Oui, mais la qualité du premier opus a mis la barre très haut et cette suite ne l’atteint malheureusement pas. Explications.


Code 8 Part II est un film de gangsters assez conventionnel composé essentiellement d’une fuite. Là où le premier film s’attardait sur la psychologie des personnages ainsi que sur leurs interactions, cette suite pose des archétypes fixes qui n’évoluent pas et échangent peu. Connor est devenu un ex-taulard aigri, très en colère et un peu con. Sa rancœur envers Garrett est d’ailleurs assez incompréhensible ; ils s’étaient quittés en bons termes à la fin du 1. Garrett, lui, est devenu un genre de Robin des bois idéaliste à des années-lumière du rebelle opportuniste et égocentrique qu’il était.


Le scénario, ensuite, emprunte beaucoup au premier film. Les nouveaux K9 correspondent aux révolutionnaires Gardiens du précédent volet. L’histoire tourne encore autour d’une jeune fille au pouvoir fabuleux. Ce n’est plus une guérisseuse que tout le monde s’arrache, mais une transducer (elle parle aux machines) et elle est la clé de l’histoire. Par ailleurs, les héros se font doubler par le méchant avec lequel ils se sont associés (King au lieu de Sutcliffe dans le premier volet).


La narration est toutefois impeccable, avec trahisons, rebondissements et drames, mais ne correspond qu’à un film de gangsters. La seule bonne idée est les nouveaux pouvoirs. Le caméléon et l’absorbeuse de souvenirs sont de grandes trouvailles malheureusement trop peu exploitées. Par ailleurs et malgré sa puissance, Connor est loin d’être un superhéros, ce qui est une excellente chose. Au lieu de se concentrer sur un nouveau robot, il aurait été intéressant que Jeff Chan déplace l’intrigue vers ces fameux pouvoirs, une manne scénaristique très féconde vu la cohérence de son monde.


Code 8 mélangeait des ingrédients incongrus (gangsters, robots et superpouvoirs) pour obtenir un résultat consistant et passionnant. Code 8 Part II ne conserve que certains éléments (1 nouveau robot et beaucoup de gangsters, les superpouvoirs n’étant que des moyens). Par ailleurs, la morale qui loue la production douce de drogue ainsi que le trafic pour aider la communauté persécutée par une police forcément corrompue est très discutable et rappelle un peu trop les discours de notre actualité.


Comme beaucoup, Jeff Chan s’est pris le piège classique de s’attarder dans son monde sans réel projet. Là où, par exemple, les films X-Men 1 et 2 formaient un tout cohérent, ici Code 8 et Code 8 Part II rappellent (dans une moindre mesure tout de même) le drame de Matrix Reload qui suivait piteusement Matrix. C’est décevant, d’autant plus que les acteurs se démènent pour donner de la profondeur à leur personnage. À noter d’ailleurs la performance très honorable des cousins Amell, et pas seulement parce qu’ils sont producteurs associés.


Code 8 Part II n’est pas un mauvais film, mais n’a clairement pas le niveau du précédent. Par ailleurs, le personnage de Connor est trop diminué pour qu’il reste attachant et personne d’autre ne le remplace. Enfin, la morale pro-racaille est rebutante. Seuls les inconditionnels apprécieront.

OeilDePatrick
5
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le 11 avr. 2025

Critique lue 43 fois

OeilDePatrick

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