Hambourg, 1945. Dans une Allemagne vaincue, 'Cœurs Ennemis' (réalisé par James Kent) met en scène deux familles rescapées de la guerre, toutes deux meurtries par la perte d'un membre cher.


L'une est anglaise, l'autre est allemande. Alors que tout semble les opposer, et qu'une rivalité charnelle est montrée dès le début du film, on assiste, petit à petit, à un rapprochement subtil. Elles vont se retrouver sur un point fondamental : la guerre est une atrocité qui laisse derrière elle des êtres meurtris à tout jamais. Le film tente de montrer cette difficulté de continuer à vivre après pareil événement.


Malgré un scénario très prévisible, et déjà vu x fois, la mise en scène et la musique sont très réussies, parvenant à instaurer des moments d'intenses émotions.


Le film est porté par un quatuor d'acteurs principaux bluffant (Keira Knightley, Jason Clarke, Alexander Skarsgård & Flora Li Thiemann). Chacun est remarquable dans son rôle, rendant très juste la complexité intellectuelle des personnages, entre traumatisme, détresse, manque, injustice et solitude.
Deux scènes viennent appuyer ce constat et apparaissent comme les points d'orgues émotionnels du film.


Superbement interprétées par Keira Knightley puis Jason Clarke, la déchirure suite à la perte de leur enfant éclate subitement dans un torrent de larmes.


Les décors du film sont également très frappants. Entre la ville dévastée d'Hambourg, faite uniquement de ruines et de poussière, et la très belle demeure où vivent les deux familles, le contraste est saisissant. Les deux ambiances servent directement au discours du film par leur aspect.


Je tiens à ajouter que j'ai été agréablement surpris par toutes les références à l'architecture présentes dans le film, d'abord par le décor somptueux de la demeure, par le mobilier Mies Van Der Rohe, sujet à une anecdote croustillante, par la profession de Lubert, ainsi que par les quelques dialogues qui traduisent une réelle préoccupation pour cette discipline.


Romain M-Fvr — 20 05 2019.

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le 20 mai 2019

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