Colère en Cinémascope

J'ai, très récemment découvert (honte à mon inculture) Alan Ladd, acteur mort bcp trop jeune de déchéance, d'alcool et de sédatifs. Peu à peu, j'explore sa conséquente filmo avec des trucs pas terribles genre "Lutte sans merci" mais aussi des machins pas mal tel que "La clé de verre" et une belle découverte comme "Tueur à gages" que je vous conseille vivement mais vivement :-). C'est du même réa que "Colère noire" au passage.

Que le crime organisé fasse partie intégrante des US n'est qu'une banalité, hélas, éternelle mais ça fait des bouquins et des films, c'est déjà ça.

Ici, on est dans un film noir qui déborde de couleurs et de scope qui fait vaguement penser de par son intrigue au grand "Règlement de comptes" du maître Lang, genre un flic qui se venge envers et contre tous. Un noir et blanc un peu expressionniste (enfin Noir) aurait sans doute bien fonctionné aussi, mais l'avalanche de coloris offre un curieux contrepoint à la noirceur du sujet qui n'est pas déplaisant.

Ca marche, car le méchant est bon (comme dirait Alfred) voir très bon.

EG Robinson campe avec brio une belle ordure calculatrice qui tient ses sous-fifres tant par les couilles que la psychologie et s'avère impitoyable avec les bras cassés de son propre sang, il ne fait pas rire. Je vous laisse le découvrir avec effroi et délectation. Excellent contrepoint au héros solitaire, damné de la mer.

A noter, le petit rôle de Rod Taylor en demi-sel agressif, très loin des personnages qui firent ensuite sa gloire. Y'a aussi Jane Mansfield (dans son 2ème film) rapido en danseuse, pour l'anecdote.

Une très honnête série B à découvrir sans ricaner des affligeants prénoms francisés donnés aux vedettes dans la VF. Ensuite, ruez-vous sur Tueur à gages et/ou les E.G R en général (même Soleil vert).

Sinon, rêvons du même sujet dans les mains de l'ami Fritz ou de Kazan, un soir d'apéro à refaire des casting improbables ou se croire producteur hollywoodien avisé.