Film nourrissant pour acteur alimentaire...

Qui se souvient d'Eddie Constantine, meneur de jeu de ce film ?
Né en 1917 à Los-Angeles d'un père russe et d'une mère polonaise, Israël de son vrai prénom, révaît de faire carrière dans la chanson Mais n'était pas Presley ou Anka qui voulait ! Parti de rien et pas arrivé à grand-chose aux US, il voulut tenter sa chance en France où les crooners pouvaient encore se faire une place au soleil, mais Eddie ne connut jamais les vertiges des sommets du hit-parade. En plus, son accent mi-anglais, mi autre chose finissait par devenir agaçant !
Le chanteur affirmait toujours faire du cinéma par nécessité et pour manger à sa faim, et non par vocation ni même amour du cinéma. Sa liste de films est pourtant impressionnante, mais là non plus, il ne connut jamais la gloire, habitué des séries B et ne refusant jamais un rôle. Pas plus dans la chanson que dans les salles obscures, il ne connut le vedettariat...
Mais son espèce de dégaine, de casseur, de mâle viril tombant les femmes, plaisaient à l'époque. Dans la vraie vie, il en séduisit trois qu'il épousa...
Ce film policier constitue un navet représentatif du genre qui faisait pourtant fureur au lendemain de la seconde guerre mondiale. Pourtant, cette aventure consternante est d'une pauvreté affligeante tant en récit qu'en suspense : elle frise le manque de respect du cinéphile averti.
Scénario aussi tarte qu'incroyable, décors médiocres, bagarres lamentables et ô combien inutiles, violence à gogo : seul contre cinquante Constantine eut vaincu. Le croiriez-vous ? Et si vous ne croyez pas celle-là, je peux vous en raconter une autre.
Quant à vouloir nous faire croire que la jolie Elisa Montés puisse tomber amoureuse d'un rigolo comme Eddie (oui, même prénom) Ross, il y a du chemin à faire... Que je n'ai pas suivi.
Amateurs de couleuvres, bon appétit ! Et pourtant j'ai eu peine à le croire et probablement vous aussi : ce sous-produit a enregistré plus d'un million d'entrées en salles si j'en crois le box-office 1963 ! Cette année-là, "la grande évasion"; quand même d'une teneur plus élevée qualitativement, triomphait en tête des ventes avec près de 9 millions de spectateurs, tandis que les "Oiseaux" d'Hitchcock devait se satisfaire d'une 18° place... La vie est injuste...
Reste à ce film franco-espagnol le témoignage pour les plus jeunes qu'à cette époque, leurs aïeux se contentaient de bien peu de choses pour s'amuser, et que la perspective d'un écran en noir et blanc ne les rebutait pas... Quant aux anciens, ils pourront savourer la patine du vieux, et se remémorer leurs tendres années passées...

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le 30 nov. 2020

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