Il nous laisse une désagréable impression, celle de nous chier sur le coin de la gueule durant 80min

Paul, étudiant provincial & timide, fraichement débarqué à Paris pour étudier à Science-Po, fait la rencontre de Fabio, séducteur invétéré, qui va lui apprendre les rudiments de la drague façon gros lourdingue envers la gent féminine. Un apprentissage que Paul prendra soin de consigner chaque soir dans son journal intime, buvant ses paroles comme s’il s’agissait du Messie.


Confession d'un dragueur (2001) est le premier (et unique) long-métrage de l’essayiste & pamphlétaire d’extrême-droite Alain Soral. Imaginez cette désagréable sensation, celle où l’on serait littéralement en train de vous chier sur la gueule, c’est exactement ce que l’on ressent durant tout le film qui, malgré sa courte durée, semble en durer en double. Dans la lignée de son essai (Sociologie du dragueur - 1996), le film est purement et simplement, voir foncièrement exécrable, durant 80 minutes, le réalisateur vomit des propos misogynes & sexistes (où les femmes sont réduites à une paire de jambes, un cul, des seins et ne servent qu’à être baisées, quant à celles qui font du shopping, elles ne sont que des salopes). Non seulement le film est vulgaire, mais il est aussi homophobe ("PDland" pour qualifier Le Marais et on a même droit à un homo se faisant tabasser gratuitement).


Ne comptez même pas sur le scénario pour tenter de sauver les meubles, l’histoire est chiante comme pas possible, avec ces deux cas sociaux en quête d’asservissement. Entre l’insupportable Saïd Taghmaoui et le mou du gland Thomas Dutronc (livide, neurasthénique et avec une gueule de dépressif, on a qu’une envie c’est de le gifler). Ils sont accablant de bêtises, le récit est navrant, bourré de conneries toutes plus affligeantes et consternantes les unes que les autres. L’absence de direction artistique viendra littéralement nous achever. Le personnage pathétique (avec son look dégueu à la Cyrano) de Saïd Taghmaoui (Gamer - 2001) fatigue considérablement, ce dernier ne cesse de cabotiner face au non jeu (voir absence totale de jeu) de Thomas Dutronc (27ans lors du tournage) censé incarner un étudiant de 19ans ! Entre son regard de bovin décédé et son incapacité à jouer, il a le don de taper sur les nerfs et de rendre son personnage éprouvant.


On ne s’invente pas réalisateur, on le devient. Sauf qu’Alain Soral s’en moque et s’octroie la casquette de réalisateur sans avoir le moindre talent. En dehors du jeu catastrophique des comédiens, il faudra aussi signaler une post-synchro épouvantable, un choix musical qui laisse perplexe (nous foutre une dizaine de fois en 80min "J'aime regarder les filles" de Patrick Coutin, relève de la pure torture, voir du sadisme quand le film est intégralement misogyne).


Un film prétentieux, une pseudo branlette intellectuelle plombée par un manque flagrant de professionnalisme. Une œuvre abjecte (aussi bien dans ses propos que dans certaines situations, notamment scatologiques ou via des répliques franchement nauséabondes). En même temps, fallait-il s’attendre à autre chose venant de la part d’un facho masculiniste ?


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le 16 mars 2021

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