Les amours perdues d'étés anciens sont un sujet assez récurrent au cinéma. On a eu en 2018 le fabuleux Mektoub my Love, en début d'année le fort sympathique À l'Abordage, et me voici à présent face à un des canons du genre : le Conte d'été, d'Éric Rohmer. N'y allons pas par quatre chemins, la réussite est totale, j'ai eu tout ce que je cherchais. Mélancolie, quiproquos, identification très forte à certains points du protagoniste masculin, beaucoup de rire face à ses demi-échecs. Parce que c'est cliché de le dire, mais Conte d'été, c'est l'histoire d'un peu tout le monde. La réalité, ce n'est pas 500 jours ensemble, c'est beaucoup plus fin que cela. Le réel ici se trouve dans un regard, un geste, une parole. Le réel ici, c'est une dernière envolée amoureuse sur un quai de fin de vacances, qu'on n'a pas pu voler avant parce qu'on en avait peur. Le réel, ce n'est pas des personnages qui avancent de beaucoup, c'est plutôt une petite nuance de couleur sur une fresque qui dépasse ce simple été, une petite boîte à souvenirs doux-amers, qu'on ouvre un peu, parfois, le soir. Ce conte d'été, c'est très peu, et en même temps c'est beaucoup, sobre sans être austère, touchant sans être tire larmes... Un souvenir de plus sur ma fresque à moi... Peut-être un peu plus brillant, un peu plus beau, et un peu plus doux que la plupart des autres cependant.